Le syndicat des employés d’établissements de retraite avait également tiré la sonnette d’alarme sans être le moins du monde entendu. Même scepticisme et même déni : “circulez, il n’y a rien à voir !”
L’avancée de l’enquête permet de constater que les pratiques illicites mentionnées n’étaient malheureusement pas limitées à la ville d’Oslo. D’autres communes rompent leur contrat avec Adecco en découvrant le pot aux roses : certains intérimaires travaillaient jusqu’à 21 heures par jour ou jusqu’à 20 jours consécutifs sans le moindre jour de repos. Pas l’ombre d’une heure supplémentaire non plus, alors que la moyenne horaire tournait quand même autour de 16 à 17 heures par jour…
En février de cette année, la direction sort de sa léthargie et retrouve brusquement la mémoire et c’est la démission du directeur d’Adecco Santé qui reconnaît piteusement être informé depuis longtemps de cette sur-exploitation des salariés intérimaires. Bard Kristiansen, c’est son nom, s’est même souvenu avoir été mis au courant de conditions de travail indignes à Oslo et Oppergard.
La classe politique s’en mêle et demande au gouvernement un audit sur l’utilisation du travail temporaire dans les secteurs de santé. Enfin l’inspection du travail d’Oslo assigne en justice Adecco Santé pour infractions graves sur le temps et les conditions de travail.
Morale de l’histoire, même si ce mot semble, en l’occurrence, un peu déplacé ? Il faut davantage écouter les syndicats et il peut parfois être néfaste et même dangereux de camper sur un déni de réalité et d’illusoires certitudes que contredisent les faits.