Le relance de l’inflation aura finalement un aspect positif pour les salariés rémunérés au SMIC. En effet, le Code du travail prévoit que lorsque la hausse des prix atteint les 2% en glissement depuis la dernière revalorisation du SMIC, celui-ci doit systématiquement être revalorisé à la même hauteur.
Au train où vont les choses, la barre des 2% devrait être franchie vraisemblablement dans le courant du mois de mai. Par conséquent, le SMIC qui avait été revalorisé à hauteur de 1,6% au 1er janvier devrait augmenter de 2% au 1er juin ou juillet, soit un salaire horaire de 9,18 € et mensuel de 1 392 €. Fort bien pour les salariés rémunérés au SMIC mais se pose à nouveau le problème de la “smicarisation” des salariés, c’est-à-dire du rattrapage des salariés les moins bien rémunérés par le salaire minimum. En effet nombre de salariés bénéficiant d’une certaine qualification et d’une ancienneté risquent de se retrouver au salaire minimum et venir gonfler les rangs des 2,3 millions de “smicards“, ce qui, non seulement n’est pas très motivant mais de plus constitue une anomalie doublée d’un injustice. A quoi servent expérience, qualification et formation si c’est pour percevoir le salaire minimum rémunérant en principe les fonctions non qualifiées ou de faible qualification ?
On aimerait croire Jean-Christophe Sciberras, président de l’ANDRH (Association Nationale des DRH) lorsqu’il affirme : “Beaucoup d’entreprises avaient anticipé le regain d’inflation et ont adapté en conséquence, à la hausse, leurs gestes salariaux lors des récentes négociations annuelles“.
En tout cas, chez Adecco et même dans la profession, ce n’est pas le cas puisque les négociations salariales n’ont abouti à rien ou quasiment rien et que rémunérations et pouvoir d’achat se dégradent d’année en année, ce que dénonce inlassablement la CFE CGC auprès de nos dirigeants.