Normalement, on ne devrait pas avoir besoin de sa D.A.S. (déclaration annuelle des salaires) pour connaître le montant de son salaire annuel. Les fin gestionnaires pratiquent mois par mois l’addition de leurs salaires et en connaissent par cœur le cumul.
Mais pour tous ceux qui ne sont pas de “fins gestionnaires”, l’arrivée de la D.A.S., reçue récemment afin d’effectuer la déclaration qui précède la ponction citoyenne…, est toujours un moment de vérité, le moment où ils prennent conscience, avec précision, de leur rémunération annuelle brute, du cumul des charges sociales qu’ils abandonnent généreusement mais sans trop avoir le choix, et surtout du salaire net qu’ils ont perçu. Ce montant permet de comparer dans le temps l’évolution année par année de leur rémunération dans l’entreprise et c’est souvent, depuis quelques années, l’occasion de pénibles prises de conscience.
Il y a près d’un an, nous écrivions déjà sur ce blog, le 31 mai 2010 : “Le moyen le plus fiable pour y voir clair ? Sortir ses Déclarations Annuelles de Salaires et les comparer, année par année, sur deux, trois, sept, quinze années ou plus, selon l’ancienneté. Chacun peut ainsi, facilement et rapidement, voir midi à sa porte et savoir très précisément si sa carrière chez Adecco bonifie ou non, tel le bon vin, avec l’ancienneté. Il y à évidemment le facteur crise mais cela ne change rien au raisonnement général sur une durée de quelques années.
Combien de salariés, à la lecture de ce document officiel, nous disent “Je gagne moins qu’il y a 5 ans“, ou la même chose qu’il y a 7, 8 ou 10 années. Une chargée de mission, cadre, nous a même affirmé avoir perçu en 2010 un salaire annuel inférieur à celui d’il y a 11 ans. Il y a bien sûr, et heureusement, tous ceux qui gagnent plus et même parfois nettement plus mais les situations qui nous remontent sont-elles acceptables pour autant ? Quand on pense à l’inflation cumulée de ces dernières années, est-il tolérable de constater que l’on a perdu 10,  15,  20% ou même plus de pouvoir d’achat à emploi et qualification inchangées ? Et encore, en se basant sur l’indice d’inflation défini par l’INSEE dont on sait qu’il est à prendre avec des pincettes et beaucoup de prudence. Des esprits chagrins surnomment le vénérable organisme “Institut National des Sous-Estimations En tous genres”. Mais c’est un autre sujet.
Cette prise de conscience nous conforte dans l’urgence pour la direction d’ouvrir, avec l’ensemble des partenaires sociaux, une négociation portant sur les salaires et la rémunération de façon générale. Le temps des récriminations individuelles est dépassé et l’heure est à la négociation collective et à l’action concertée. Nous comptons sur vous comme vous pouvez compter sur nous car rien ne se fera sans les uns et les autres.

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