Cette année encore la CFE CGC Adecco ne signera pas le projet d’accord NAO proposé par la direction. Il serai malhonnête de prétendre qu’il ne proposait aucune amélioration, ni aucun geste mais l’insuffisance des revalorisations, les reculades sur certains points et surtout un manque réel de visibilité nous empêchent de nous prononcer favorablement.
Comme nous l’avons déjà écrit sur ce blogue, le manque de visibilité est total pour ce qui concerne la revalorisation des grilles par qualification. Il nous est proposé une légère augmentation des minimum et des maximum, ce qui laisse supposer que les seuls salariés ayant toutes les chances d’être revalorisés sont ceux dont la rémunération se situe en deçà du minimum. Le plafond n’engage à rien puisqu’il demeure un maximum à ne pas dépasser mais pas forcément à atteindre et l’immense majorité des salariés situés entre mini et maxi n’ont aucune chance sérieuse d’être augmentés.
Deuxième point, le sort fait à la prime BTP est inacceptable quand on sait qu’il a fallu prêcher près de dix années pour l’obtenir. Cette prime indemnise en partie les contraintes et impacts financiers négatifs propres à l’activité BTP (impayés, taux AT, pénibilité…) et améliore un peu l’attractivité du secteur. Bien sûr, elle n’est pas vraiment supprimée mais se trouve malheureusement réduite à sa plus simple expression… Les salariés du secteur BTP continuent à se poser beaucoup de questions et ce n’était sans doute pas le moment de leur envoyer un signal négatif.
Pour le reste, hélas, rien d’innovant hormis un salaire minimum de référence pour les contrats en alternance, applicable au 1er janvier et le mise en place d’une prime booster accessible à tous les salariés sous réserve d’une progression significative du résultat année/année-1.
Le projet d’accord n’est donc pas vide mais prend insuffisamment en compte les tassement de salaires de ces dernières années et la situation de baisse des revenus d’une grande partie des salariés. Nous attendions un geste fort, simple, visible et non contestable et ce n’est pas le cas.