La cerise sur le gâteau de la précarité, ce sont les mobilités forcées. Après l’explosion du nombre des stagiaires et des contrats à durée déterminée, les remontées se multiplient faisant état de mobilités forcées que l’on prétend justifier par la clause mobilité mentionnée dans les contrats de travail.
Mobilités tous azimuts, mobilités sans le moindre souci des contraintes des salariés concernés et parfois mobilités sans le moindre délai raisonnable comme en témoigne cette salariée prévenue aujourd’hui qu’elle travaillerait dès lundi à 40 kilomètres de son lieu de travail actuel. Présente dans l’entreprise depuis de nombreuses années pour se voir imposer une mutation sous 48 heures, je peux vous garantir qu’elle attend avec impatience la prochaine enquête GPTW.
La formule est imparable et bien policée : “Nous devons répondre aujourd’hui à des besoins d’organisation de nos agences, c’est pourquoi nous vous affectons temporairement sur l’agence de X où vous viendrez en renfort de l’équipe en place“.
Et la phrase qui tue : “En effet, conformément à vos obligations professionnelles et contractuelles nous vous affectons temporairement pour une durée de Y mois, renouvelable, au sein de l’agence de X, située….”.
Ces mobilités sont hélas l’une des conséquences du sous-effectif chronique de l’entreprise, lui-même hérité pour partie du PSE mais surtout d’un PSE larvé et permanent qui ne dit pas son nom mais a vidé l’entreprise d’une grande partie de ses forces vives. Aujourd’hui, il faut boucher les trous, jongler avec les effectifs, bricoler et quand même cracher du cash.
D’ici à quelques semaines, Adecco publiera encore d’excellents résultats pour l’année 2011 tandis que s’aggrave de mois en mois l’étiolement de l’entreprise.