L’expression “ras-le-bol” est sans doute trop modérée pour refléter l’état d’esprit qui règne dans les centres de services et UTA. Entre les heures supplémentaires non rémunérées (jusqu’à près de 20 heures mensuelles dans certains endroits), ce qui ramène le taux horaire à un montant nettement inférieur au Smic, les salariées en 4/5ème que l’on appelle en catastrophe le mercredi pour venir quand même en renfort pallier à une charge de travail insurmontable et une rotation d’effectifs parfois délirante, les centres de services semblent bien mal partis. 
Concernant le dernier point, une UTA dans les Bouches-du-Rhône bat tous les records : sur un effectif total de 13 salariés, elle totalise 11 départs et deux congés maternité. Ce n’est plus du turn-over, c’est un sauve-qui-peut généralisé ! On pense aussi à cette autre UTA dont nous dénoncions l’an dernier le sous-effectif et la surcharge de travail en résultant et qui compte aujourd’hui encore trois salariés de moins…
Quant aux rémunérations, des salariées en CDD nous remontent qu’elles ne bénéficient même pas de l’intéressement normalement prévu à l’issu d’une période de trois mois et se retrouvent ainsi sous-payées par rapports à leurs collègues CDI déjà mal-payées elles-mêmes. Plus pauvres que pauvres, en quelque sorte.
Aucun des ingrédients de la démotivation ne manquant : rotation d’effectifs et notamment des CDD, salaires bas, surcharge de travail… une nouvelle venue ne fait que passer et prend bien vite ses jambes à son cou, renforçant ainsi un peu plus à chaque fois le cercle vicieux. “On passe son temps à former des collègues qui ne restent pas” nous confie une salariée d’un centre de services. “Les rares salariées un peu stables se tapent le travail des autres alors qu’elles ont déjà du mal à faire le leur” nous affirme une autre. Des citations comme celles-là, nous pouvons en aligner des dizaines.
Comme si tout cela ne suffisait pas, une majorité de salariées déplorent et souffrent d’un manque évident de reconnaissance, ce qui ne surprendra pas grand monde. Ce dernier point s’ajoutant aux autres, nous cumulons ainsi l’ensemble des facteurs de risques psychosociaux.
Les centres de services et UTA sont, pour certains, au bord de la rupture. Nous avions prévenu, en son temps et dès la création des CX et ceci dans l’indifférence généralisée de la plupart des syndicats, que les centres de traitement administratif constitueraient un moyen détourné de paupériser une importante partie des salariés du réseau tout en diminuant leur effectif. Nous y sommes depuis bien longtemps. 
Enfin, depuis le début des négociations nous demandons avec insistance à la direction d’inclure les centres de services et UTA dans le Plan de départ volontaire afin de donner la possibilité aux salarié(e)s qui le souhaitent de quitter l’entreprise dans les mêmes conditions que celles proposées au réseau. Serons-nous entendus sur ce point ?

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