Discrimination syndicale chez Adecco : un élu CFE CGC parle

Depuis de nombreuses années la CFE CGC paie au prix fort sa liberté d’expression et son courage d’aborder les vrais sujets concernant directement les salariés. Discrimination et répression syndicales ont déjà frappé durement et à plusieurs reprises des élus et délégués syndicaux CFE CGC, comme le savent nos lecteurs réguliers. Certes, la plupart de ceux qui s’en sont ainsi pris, parfois de façon indigne, à de légitimes représentants du personnel sont aujourd’hui assidus au Pôle Emploi mais pas tous et il reste donc à parachever le ménage engagé car il est inacceptable que perdurent de telles méthodes délictueuses.

Nous révélerons ces méthodes au grand jour, en temps voulu, sans doute en fin d’année ou en début d’année 2014 mais dès aujourd’hui nous vous proposons la déclaration de l’un de nos fidèles militants et amis. Cette déclaration a été lue à l’occasion de notre dernier Comité d’établissement Ouest-Nord, le mardi 19 février. Je puis vous assurer qu’il y eut des yeux rouges et même des larmes dans l’assistance – quelques poings serrés sans doute aussi – tandis que notre ami lisait posément sa déclaration :

Madame la Présidente,
Madame la Secrétaire, 
Mesdames et Messieurs les élus,  

Je
souhaite compléter la note d’information, que vous venez de présenter aux
membres du Comité d’entreprise OUEST NORD.

Rentré
le 31 Mai 1983 (29 ans et 9 mois)  chez
ECCO puis Adecco, représentant du personnel depuis Décembre 2005, (Représentant
Syndical au CE, Délégué syndical, secrétaire de séances CHSCT, Delegué du personnel,
administrateur du FAF TT, administrateur du FPE TT, Administrateur de la  médecine du travail (63) Conseiller du
Salarié) aujourd’hui je n’ai plus les « épaules » assez larges pour
supporter la pression de la direction et accepter la discrimination syndicale
dont je m’estime victime.

Votre
façon d’aborder le dialogue social, dialogue qui n’existe pas, qui n’est que réponse
à la législation du travail à minima pour ne pas être pénalisé. Passage en
force, décision unilatérale, désinformation des salariés, mais communication  vers les collaborateurs et les pouvoirs
publics toujours optimum pour faire croire à l’exemplarité sont vos méthodes.

Que
de beaux engagements pour 2013 (le nouvel Adecco) après avoir mené un plan de
départ volontaire et de nombreuses ruptures « conventionnelles »,alors
qu’il aurait été possible de mettre en place des accompagnements personnalisés
pour les collaborateurs afin de leur permettre de rebondir dans un marché de
l’emploi tendu.

D’ailleurs
pour Monsieur DEHAZE (Président Adecco France) le PdV est terminé depuis le 31
décembre 2012. La page est tournée. (Conf call du 10 janvier 2013)

Le
nouvel adecco c’est :

-Segmentation

-leadership
sur les coûts

-placement
(mini un par mois)

-Engagement
sociétal. (Commencer par s’occuper des collaborateurs mis à l’écart par le PdV
serait aussi important)

Les
objectifs :

-commerce
(visite, PdM rentable)

-Finances
(augmentation TMB)

-GPTW
(amélioration des conditions de travail)

Je
crois que l’entreprise n’a pas encore compris que le bien être au travail était
générateur de résultats. (Résultats 2012 enquête Great Place To Work
catastrophique)

Dans
ces conditions, je ne peux plus m’exposer et porter les revendications des
collaborateurs.

Je ne veux pas trahir la confiance qu’ils
m’ont accordée lors des élections.

Je
souhaite aussi, préserver ma santé,

L’esprit libre et la conscience sereine, je
vous dis au revoir en adhérant au plan de départ volontaire.

Je
suis en arrêt de travail depuis le 10 Décembre 2012.

Je
me tiens à la disposition de la DIRECCTE si besoin, pour apporter des
compléments d’informations.

Combien
de collaborateurs restent sur le « quai » ?  Sans réelle solution… ?