Faites vos jeux… rien ne va plus |
Le 27 juin dernier 2012, il y a donc un peu plus d’un an, dans l’article “Adecco rachète pour près d’un demi-milliard de francs suisses ses propres actions“, nous annoncions le rachat d’actions par le groupe Adecco pour un montant de 480 millions de francs suisses, soit environ 400 millions d’euros, pour les détruire dans le but de réduire le capital-actions. La presse spécialisée titrait alors en gras “Adecco gâte ses actionnaires”. Il faut reconnaître que pour de la gâterie, c’est de la gâterie ! Nos experts avaient alors souligné la juteuse opération patrimoniale effectuée au bénéfice exclusif des actionnaires et nous faisions remarquer de manière sans doute impertinente (pourtant ce n’est pas le genre de la maison) que “le jour où la presse titrera “Adecco gâte ses salariés”, les poules seront déjà dotées d’une solide dentition…“.
Cette énorme opération à peine réalisée – il s’agit quand même du rachat de 9,7 millions d’actions -, voilà que la direction du groupe annonce un autre emprunt pour un rachat d’actions pouvant s’élever à 250 millions d’euros. Nos experts commencent à s’inquiéter sérieusement de cette fuite en avant dans l’endettement et soulignent le risque de telles opérations en cas de retournement de l’activité. Dans ce cas, les résultats de la société chuteraient et la société pourrait se trouver à la peine pour rembourser, exactement comme un particulier largement endetté se verrait dans l’incapacité d’honorer ses échéances en cas de perte d’emploi, par exemple.
Ce serait alors immanquablement une avalanche de mesures drastiques de réduction des coûts dont nous savons bien que, dans notre profession de main-d’œuvre, cela équivaudrait à une lourd plan social. Un de plus…
Autre point inquiétant, toujours selon nos experts, ce rachat d’actions suivi d’une réduction de capital démontre à l’évidence que le groupe n’a pas ou plus de stratégie d’investissement ou de développement, ni de projet de reprise d’entreprise à moyen, ni long terme. Bien sûr, à performance identique et à court terme, le rendement de l’action augmente ainsi que le cours de la Bourse mais, paradoxalement, le groupe démontre à l’investisseur qu’il n’a pas de stratégie à plus ou moins long terme. Signal négatif et même extrêmement dangereux envoyé aux milieux financiers ; signal de déclin aussi. Nous sommes encore une fois sur du très court terme et une navigation à vue. La stratégie et les ambitions semblent se résumer à “faire de l’argent”, un maximum d’argent et le plus rapidement possible sans souci de la pérennité du groupe.
Tout comme le nouveau calcul des EDG et la CT qui contribue à faire cracher du cash le réseau mais appauvri l'entreprise à moyen terme.