Du 14 août au 4 septembre, rediffusion du meilleur de l’année
Publié le 2 juillet 2013 :
Publié le 2 juillet 2013 :
Aujourd’hui, alors que les majors du travail temporaire enchainent plans
sociaux sur plans sociaux, de façon plus ou moins affichée, car il y a
les véritables plans sociaux, publics par nature, puis les réductions
d’effectifs sournoises, les deux méthodes n’étant nullement
incompatibles mais au contraire parfaitement cumulables et aboutissant
au même résultat : la diminution rapide des effectifs de la profession.
Inutile d’insister sur le sujet, tout cela est bien connu.
Pendant ce temps, d’autres acteurs de la profession, de moindre
importance, semblent tirer leur épingle du jeu et, non seulement n’en
sont pas aux suppressions d’emploi mais, de plus, continueraient plutôt à
ouvrir des agences et à recruter avec modération. Ces “petites” et
moyennes entreprises de travail temporaire n’ont d’ailleurs pas trop de
difficultés à recruter puisqu’elles se contentent le plus souvent
d’embaucher des salariés des majors, expérimentés, formés “clefs en
main” et plus ou moins animés par le désir d’en découdre avec leur
ex-entreprise. Ainsi, les Proman, Adéquat, Crit, Synergie, Acttif,
Actual, DLSI et autres font aujourd’hui la part belle aux directeurs
d’agence, commerciaux et recruteurs affichant une expérience
significative dans le métier et dont les plus importantes entreprises de
la profession se sont délestés ou, à tout le moins, qu’elles n’ont pas
su conserver.
Aujourd’hui, la direction semble déplorer la captation de clientèle
opérée par ces transfuges, ex-Adecco, au profit de leur nouvel
employeur, ce qui revient d’ailleurs à reconnaître implicitement leur
valeur commerciale, mais se pose-t-on la véritable question qui vaille ?
Pourquoi des collaborateurs de qualité se trouvent-ils aujourd’hui
contraints de rejoindre des entreprises de bien moindre importance pour
exprimer leur talent ? Pourquoi n’a-t-on pas été capable de les retenir,
les motiver et les rémunérer convenablement ? Pourquoi s’en est-on
séparés, d’une manière ou d’une autre, à l’occasion d’un plan social,
d’un malentendu ou pour tout autre motif ? Une pensée particulière pour
cette Directrice de clientèle qui a vu sa rémunération mensuelle prendre
plus de 700 euros pas mois en rejoignant une plus petite entreprise de
travail temporaire.
Des erreurs graves de management sont bien souvent à l’origine de cette
inquiétante fuite de talents qui explique en partie nos parts de marché
et la baisse de nos plannings . Je pense notamment à Bordeaux, La
Rochelle, bien sûr, mais aussi à toutes ces migrations en France, et
notamment dans le sud, vers les enseignes mentionnées et plus
particulièrement vers l’une d’entre elles. Non, non, je ne vous
reparlerai pas de la “petite sirène”, c’est promis et en plus on me l’a
interdit.
Le problème, c’est que dans la plupart des cas, les casseurs ne sont pas
les payeurs et ce sont le plus souvent les salariés Adecco demeurant
dans l’entreprise qui paient les pots cassés de cette concurrence tout à
fait loyale mais fort pénalisante. A quand une réflexion sur le sujet
et une honnête estimation du préjudice résultant de l’actuelle politique
de gestion des ressources humaines ou plutôt de son absence ? Nous
sommes bien entendu partie prenante d’une réflexion et d’échanges sur
cette question, dérangeante, c’est vrai, mais à laquelle il urge de
répondre.