et de solidarité, affirme le Premier ministre. Le problème, c’est que le
ministère des Finances dit le contraire. D’ici fin 2017, le solde entre
créations et destructions d’emplois pourrait être négatif, et pas qu’un
peu : 60.000 chômeurs supplémentaires ! Les
baisses de charges et d’impôts du Pacte devraient certes créer environ
190.000 emplois à la fin 2017 ; mais les réductions de dépenses qui
contribuent à son financement en supprimeront 250.000 dans le même
temps. Le solde est donc négatif, avec la suppression de 60.000 emplois !
Ces
chiffres proviennent de la direction du Trésor et son modèle
d’évaluation Mesange. Ils sont publics depuis la mise en ligne du
rapport de Valérie Rabault (PS, Tarn-et-Garonne) sur le projet de loi de
finances rectificative.
Le Pacte, écrit Valérie Rabault, aurait «pour effet de rehausser l’activité de 0,6 point à l’horizon 2017 et de créer 190.000 emplois».
Cela pour la partie positive, les baisses de charges et d’impôts. Reste
l’autre face du Pacte, les 50 milliards de réductions de dépenses de
l’État, des collectivités locales et de la protection sociale : ils
auraient «un impact récessif sur la croissance de 0,7 % par an en
moyenne entre 2015 et 2017, et pourraient entraîner la suppression de
250.000 emplois à l’horizon 2017».
La rapporteure générale Valérie Rabault affirme qu’elle «soutient le gouvernement». Mais elle réclame de veiller aux «contreparties» demandées aux entreprises en termes d’emplois, et de mieux doser le cocktail de «mesures d’économies et mesures de relance».
Autant
d’arguments pour les «frondeurs», qui contestent depuis deux mois le
déséquilibre du Pacte : trop pour l’offre, pas assez pour la demande.
Dans cet esprit, ils proposent par exemple avec Jean-Marc Germain un
effort sur les emplois d’avenir ou sur les investissements, quitte à
diminuer le volume de baisses des charges – en vain, pour l’instant.
La
fronde avait fédéré, fin avril, 41 députés socialistes, qui s’étaient
abstenus sur le plan d’économies défendu par Manuel Valls. Le Premier
ministre s’est depuis juré de réduire leur nombre au minimum sur les
deux textes de lois qui portent ce Pacte : le projet de finances
rectificative (PLFR) présenté demain à l’Assemblée, et son équivalent
sur la sécurité sociale (PLFRSS), qui arrive le lundi suivant. Mais il
faudra retravailler l’argumentaire, si les experts du ministère des
Finances continuent de dire que le Pacte fabrique des chômeurs…
Source : actuchomage.org