Un certain patronat se trouve toujours prêt à geindre sur les difficultés qu’il rencontre pour se défaire d’un salarié en CDI et la lourdeur du droit du travail auquel il conviendrait d’appliquer de toute urgence un régime minceur. Mais les faits sont têtus et les chiffres souvent impitoyables : le nombre de ruptures conventionnelles a battu tous les records en 2014 avec 333 600 conventions signées, en hausse de 6,1% par rapport à 2013, année elle-même en augmentation sur la précédente, etc.
Depuis le mois d’août 2008, date de la mise en œuvre de la rupture conventionnelle, 1,72 millions de ruptures conventionnelles ont été homologuées par le Ministère du travail, chiffre sans doute très supérieur aux prévisions en la matière.
La formule a de quoi intéresser employeur comme salarié puisque pour ce dernier, elle évite la démission et la perte du bénéfice des allocations chômage et permet d’obtenir des indemnités de rupture, ce qui n’est évidemment pas le cas lors d’une démission. Quand à l’employeur, il bénéficie avec ce dispositif d’une procédure de séparation allégée, moins lourde en tout cas qu’un licenciement de plus en plus fréquemment contesté devant les prudhommes.
Cette procédure peut être mise en œuvre par tous les employeurs et
tous les salariés, y compris les salariés “protégés” (délégués du
personnel ou syndicaux), mais la rupture de CDD et de contrats
d’apprentissage en sont toujours exclus.
La rupture conventionnelle peut être conclue lorsque le salarié
est en arrêt maladie, en accident de travail ou maladie
professionnelle, en congés parental, mais pas lors d’un congé maternité. 
Ces quelques précisions devraient inciter un certain nombre d’employeurs à abandonner le rôle systématique de Calimero qu’ils se complaisent à adopter dès lors que l’on évoque d’inévitables séparations avec des salariés.

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