Article relevé sur Le Point.fr :
3,509 millions, nouveau record du chômage
En mars, le nombre de demandeurs d’emploi a crû de 15 400 personnes, soit 0,4 %. Selon l’Insee, il n’y a jamais eu autant de chômeurs dans notre pays.
Le nombre des demandeurs d’emploi sans activité a atteint un nouveau record en mars, à 3 509 800 en métropole (+ 15 400, + 0,4 %), une hausse qui a particulièrement touché les jeunes, a annoncé lundi le ministère du Travail. Le chômage atteint également un plus haut historique en incluant l’outre-mer, à 3,77 millions. La hausse est encore plus forte (+ 0,5 %) si l’on compte les demandeurs ayant exercé une petite activité : 5,29 millions en métropole, 5,59 millions en France entière, également des records. Contrairement aux mois précédents, la situation des jeunes s’est fortement dégradée en mars (+ 1,0 % sans aucune activité), malgré les nombreux dispositifs qui leur sont destinés : emplois d’avenir, contrats de génération, Garantie jeunes, contrats aidés. La hausse est de 1,5 % sur un an. À l’autre bout de la pyramide des âges, la hausse du chômage des seniors ralentit un peu : + 0,4 % sur un mois, + 8,6 % sur un an.
En revanche, le chômage de longue durée, érigé en “cause nationale” par le président en juillet dernier, continue de faire tache d’huile : petite activité comprise, 2,3 millions de chômeurs sont inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an (+ 1,1 % sur un mois, + 10,1 % sur un an).
Progression trimestrielle
Pour la première fois depuis qu’existent les statistiques, le nombre de chômeurs avait dépassé en décembre 2014 la barre des 3,5 millions. L’amélioration de janvier et la moindre progression de février laissaient entrevoir une accalmie sur le font de l’emploi. Il n’en est rien, les chiffres de mars 2015 sont mauvais. S’éloigne encore un peu plus l’objectif de François Hollande d’arriver à une “inversion de la courbe du chômage”…
Le gouvernement, lui, préfère mettre l’accent sur la progression trimestrielle, “la plus faible depuis début 2011”. Le ministre du Travail, François Rebsamen, a mis en avant le chiffre trimestriel. Il y a eu 9 200 demandeurs supplémentaires entre janvier et mars en métropole : il s’agit de la “plus faible [hausse, NDLR] enregistrée depuis début 2011”. “Les mesures adoptées commencent à porter leurs fruits”, selon lui. “Le début d’année 2015 demeure une phase d’amélioration de la tendance, a-t-il insisté, même si elle ne suffit pas à obtenir, pour le moment, une baisse régulière du nombre de demandeurs d’emploi.”
Ces mauvais chiffres n’ont rien d’étonnant, après deux années de croissance morose (0,4 % en 2013 et 2014). Comme de nombreux économistes, Manuel Valls concède volontiers que le chômage ne baissera pas tant que la croissance ne montera pas “autour de 1,5 %”. Un seuil que le Premier ministre compte bien atteindre dès 2015.
Source : Le Point.fr