Du 3 au 27 août rediffusion du meilleur de l’année
 
Derrière les annonces régulières d’enviables résultats financiers se
profile une réalité nettement moins affriolante : l’érosion constante,
depuis plus de six années maintenant, de nos parts de marché. Il n’est
ici question, ni de crise économique, ni d’une éventuelle embellie mais,
quelle que soit la conjoncture et le niveau d’activité globale de la
profession, de la part du marché qu’Adecco se trouve en mesure de
capter. Il est ainsi possible d’améliorer ses parts de marché dans une
conjoncture régressive ou d’en perdre alors que l’activité progresse
significativement. Or, nous sommes bien obligés de nous rendre à
l’évidence que la part relative qu’Adecco occupe sur le marché du
travail temporaire ne cesse de décroitre de façon continue depuis
maintenant plus de six années.





Chacun y va bien entendu de sa petite analyse explicative et ce sera
tantôt le manque de tonus de commerciaux insuffisamment présents sur le
terrain, de l’autre l’agressivité des concurrents de dimension moindre
ou encore la politique tarifaire de l’entreprise destinée à freiner la
chute d’une rentabilité dont l’argent public occulte en grande partie
l’effondrement. Bien entendu certaines de ces explications ne sont pas
dénuées d’intérêt et expliquent sans doute, en partie, le problème mais
ne peuvent dispenser d’une analyse plus approfondie de la situation.





Prendre en considération les trois éléments causaux mentionnés ci-dessus
ne peut en effet suffire à éviter de s’interroger sur la politique
menée, sur les ravages de la démotivation dont il serait urgent de
s’atteler à détecter les causes profondes, sur les conséquences
prévisibles des effrayantes pertes de compétences de ces cinq ou six
dernières années, etc.





Il est bien entendu beaucoup plus facile de mettre en cause
l’insuffisance d’activité des commerciaux dont, rappelons-le, le dernier
plan social (P.D.V.) a drastiquement réduit le nombre, que d’analyser à
tête reposée et sans préjugés, les effets réels de la segmentation, la
démotivation induite par les incessantes réorganisations, la réduction
constante du réseau et des effectifs, l’illisibilité des systèmes de
rémunérations pondus par rafale, l’inintelligibilité des états de
gestion, l’impact des sous-effectifs, la complexité croissante des
procédures en tous genres, l’inflation des reports divers et variés et à
tous sujets, l’accroissement continu du temps passé sur des logiciels
plus ou moins biens coordonnés et j’en passe… Depuis plus de sept
années, nous alertons quotidiennement sur ce blog sur le danger que fait
courir à l’entreprise l’immense démotivation de nombreux salariés. Sans
prise en compte urgente de ces différents sujets essentiels,
l’entreprise continuera à voir inéluctablement s’éroder ses parts de
marché comme nous l’avons publiquement annoncé devant le secrétaire
général de l’entreprise et la DRH de l’époque, le 13 mars  2012, à
l’issue d’un mouvement de gréve auquel nous participions.



Pourra-t-on durablement encore continuer à perdre un point de part de marché chaque année ? La réponse réside dans la question.

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