Quel cadre ne connait pas l’APEC ? Et lequel peut-être certain de n’avoir jamais recours aux services de cette association lors d’une future recherche d’emploi ? Comme nous l’avions évoqué sur ce blog, le 4 novembre dernier, la présidence de l’APEC revient à la CFE-CGC. Voici un entretien de Marie-Françoise Leflon, présidente réélue de l’APEC, dans lequel elle rappelle l’histoire de l’APEC, ses missions, les objectifs de sa présidence et les chantiers prioritaires qu’elle compte mettre en œuvre :
Réélue début novembre à la présidence de l’Apec, Marie-Françoise Leflon
rappelle le rôle fondamental et les missions remplies par l’instance
paritaire en faveur des cadres et des entreprises. La secrétaire
générale de la CFE-CGC détaille par ailleurs ses objectifs pour cette
nouvelle mandature. Entretien.
Comment
avez-vous accueilli votre élection à la présidence de l’Association pour
l’emploi des cadres, un poste que vous aviez déjà occupé entre 2011 et
2013 ?
Bien plus qu’un quelconque honneur personnel, cette
élection est un motif légitime de fierté pour la CFE-CGC. Je ne voulais
pas que notre Confédération perde la présidence d’une instance qu’elle a
elle-même créée (en 1966) et qui, quelque part, lui appartient. C’est
en effet la CFE-CGC qui, historiquement, représente les populations de
salariés – techniciens, agents de maîtrise, cadres, ingénieurs et agents
des fonctions publiques – les plus conformes aux populations clientes
de l’Apec.
Cette élection n’a pas été facile, loin de là. L’Apec
est une instance paritaire avec, s’agissant de sa présidence, une
alternance patronat-syndicats. Cette année, il y avait quatre
candidatures – dont celles, une première, de la CGT et de FO – du côté
des organisations de salariés. A l’arrivée, les diverses candidatures se
sont ralliées à la nôtre pour arriver unis devant le patronat.
Quelles sont les principales missions assurées par l’Apec ? Quels services sont proposés aux salariés et aux entreprises ?
Avec 900 collaborateurs dont plus de 500 consultants, l’Apec apporte
des conseils personnalisés et des solutions sur-mesure aux cadres et aux
entreprises.
Présente partout en France avec 15 délégations
territoriales et 44 centres, l’Apec accompagne et conseille les cadres
tout au long de leur carrière ainsi que les jeunes issus de
l’enseignement supérieur. L’Association se veut également un
observatoire de l’emploi des cadres, qui anticipe les évolutions et les
grandes tendances du marché, des métiers et des secteurs.
Aux entreprises, l’Apec propose des services pour optimiser leurs recrutements et la gestion de leurs compétences internes.
L’influence de l’Apec n’est plus à démontrer : en 2014, 1 cadre sur 3
et 8 jeunes sur 10 ont sollicité l’instance ; 35 000 entreprises sont
clientes de l’Apec dont 70 % sont des PME-PMI de moins de 250 salariés.
Quid du financement de l’Apec et de l’utilisation des ressources ?
L’Apec
est financée par une cotisation prélevée chaque mois sur le salaire des
cadres, complétée par une participation des employeurs.
70 % des
ressources sont affectées à la sécurisation des parcours
professionnels : le Compte personnel d’activité (CPA), le Compte
personnel de formation (CPF) et le Conseil en évolution professionnel
(CEP), acté lors de l’accord national interprofessionnel de janvier
2013.
La sécurisation des recrutements et le service études
concentrent respectivement 15 % et 8 % du budget. Plus de 120 études
thématiques et 300 parutions sont ainsi diffusées au niveau national et
régional afin de répondre au mieux aux spécificités locales en termes
d’environnements économiques et de bassins d’emplois. A terme, il
conviendra d’ailleurs d’établir des synergies entre Pôle Emploi, l’Apec,
les préfectures et les missions locales.
Enfin, 7 % des ressources sont consacrées à la diffusion des offres d’emploi via le site www.apec.fr.
Le salarié peut y mettre en ligne son CV. Quant aux entreprises, elles
publient leurs annonces qui tendent désormais à être de plus en plus
qualifiées sous la forme d’un label Apec.
Quels chantiers prioritaires comptez-vous mettre en œuvre lors de cette nouvelle mandature ?
Une
première grande échéance nous attend, début 2016, avec la renégociation
du mandat de service public, instauré en 2012. Par ce mandat, les
partenaires sociaux, l’Etat et la Délégation Générale à l’Emploi et à la
Formation Professionnelle (DGEFP) définissent les missions de service
public assignées à l’Apec.
En interne, nous allons continuer de
renforcer la visibilité de l’Apec. Des investissements seront consentis
pour moderniser nos outils et accélérer le processus de digitalisation
en cours.
Des opérations spéciales seront régulièrement menées, à
l’image des Trophées Apec de l’Egalité Femme-Homme en partenariat avec
L’Express ou de la semaine thématique consacrée à la seconde partie de carrière des cadres.
L’Apec souhaite en effet couvrir et s’emparer de toutes les
thématiques : handicap, économie sociale et solidaire, RSE,
développement durable…
La CFE-CGC, dans le cadre de la récente signature de l’accord pour la sauvegarde et la pérennisation des retraites complémentaires,
peut se prévaloir d’avoir obtenu l’ouverture d’une négociation d’un
accord national interprofessionnel sur l’encadrement. Quel rôle entend
jouer l’Apec ?
L’Apec est évidemment fortement mobilisée
et attentive sur ce sujet du statut de l’encadrement. En parallèle des
négociations menées par la CFE-CGC sur les retraites complémentaires,
j’ai constitué un groupe de travail sur l’encadrement avec l’appui des
études de l’Apec, des équipes juridiques et, bientôt, de quelques
Fédérations.
Il est en effet indispensable de tenir compte de
l’évolution de l’encadrement et de mettre à jour l’ensemble des critères
qui le définissent dont le diplôme, la responsabilité, l’expertise,
l’autonomie ou encore l’individualisation des missions.
Source : site confédéral CFE-CGC