Finirons-nous par parvenir à l’élection d’instances CE et DP chez Adecco ? Au vu du déroulement des dernières réunions de ce que l’on nomme, parfois un peu abusivement, “négociation”, il est permis d’en douter. Une bonne partie des élus prend à cœur sa mission et ne souhaite qu’une chose : aboutir à un accord le plus équilibré possible, dans l’intérêt des salariés. Pour d’autres, c’est une autre histoire, une triste histoire que nous ne narrerons pas ici. J’ai un jour fait le rêve d’une webcam filmant en continu certaines réunions de négociation, avec diffusion en temps réel sur l’Intranet Adecco et accès à volonté pour tout salarié Adecco depuis son poste de travail. Le problème, c’est que nous assisterions à l’effondrement d’un taux, déjà peu enviable, de participation aux élections… Si l’abstentionnisme gagne tant de terrain en politique comme pour les élections professionnelles, il doit quand même exister quelques justifications bien palpables. Il suffirait, par exemple, de recenser quelques-unes des enviables fins de carrière de certains dirigeants syndicaux pour déduire qu’une grand souplesse d’échine peut aisément rapporter gros. Et les plus virulents côté jardin ne sont pas forcément les plus inébranlables côté cour, si vous voyez ce que je veux dire.
Il n’empêche qu’après l’annulation par la justice du protocole électoral à la demande d’une organisation syndicale ultra-minoritaire et pour des raisons fort éloignées de l’intérêt général des salariés Adecco, la renégociation patine sérieusement, empêtrée dans des considérations tout aussi éloignées des préoccupations de nos collègues qui triment au quotidien pour justifier leur poste et leur salaire. Ceux qui gémissent le plus devant la réalité d’un démontage progressif mais en règle du dialogue social n’y sont peut-être pas forcément pour rien.
A ce jour, si aucun accord ne se dessine à l’horizon, c’est l’administration qui tranchera et imposera un nombre d’élus par collège (employés/ouvriers, agents de maîtrise, cadres) défini par le Code du travail et prendra une décision dont il est à craindre qu’elle ne soit en défaveur des salariés, de ceux qui travaillent vraiment, ceux que nous avons la prétention de représenter et de défendre. Un peu tôt pour rentrer dans les détails mais nos collègues ont droit de savoir pourquoi leurs instances leur semblent souvent si éloignées de leurs préoccupations habituelles et les raisons d’un vraisemblable effondrement de l’offre des avantages CE. Il faudra bien que l’on révèle aussi la lourde responsabilité de la direction dans la situation bloquée d’aujourd’hui. Les erreurs stratégiques de ces dernières années, le refus d’entendre nos avertissements répétés, l’obstination à amoindrir le dialogue social se paient aujourd’hui au prix fort malgré une notable tentative de redresser la barre depuis une petite année.
Sans l’obtention d’une double majorité ce jour, la direction Adecco saisira donc la DIRECCTE afin d’obtenir une décision que quelques élus ont empêché d’obtenir par le dialogue.