Le pilotage d’une activité par objectif ou budget n’a plutôt rien de choquant. La rémunération qui y est indexée pose déjà nettement plus de problèmes et de difficultés. Mais là où les choses se corsent c’est lorsqu’au mois de juin vous n’avez toujours pas connaissance de votre objectif 2016, c’est-à-dire de ce qu’il vous faudra atteindre cette année. Et pourtant un certain nombre de remontées nous font état d’objectifs toujours inconnus par les intéressés qui n’ont toujours rien accepté, rien signé et dont la rémunération dépend de leur atteinte d’objectifs dont ils n’ont toujours pas connaissance. Trop fort, non ?
Cette grave carence concernerait essentiellement les fonctions support dont certains salariés nous ont fait part de leur désarroi mais aussi de leur colère face à cette situation ubuesque.
Essayons un instant d’imaginer les conséquences d’un tel dysfonctionnement. Comment accorder crédit, par exemple, à un budget fixé en cours de second semestre, alors même que plus de la moitié de l’année est écoulée ? Comment d’ailleurs pourrait-on prétendre vous attribuer un budget supérieur au réalisé ? Imaginons que vous réalisiez 100 à fin juin. Quel manager osera vous dire en substance, en vous regardant droit dans les yeux : “Ah, pas de bol, il fallait faire 120”. Nous considérons et avons toujours considéré qu’un budget fixé à posteriori ne pourra jamais être supérieur au réalisé au double motif d’un minimum de logique et de justice. Il n’est pas acceptable d’attendre de pouvoir mesurer une activité, quelle qu’elle soit, pour ensuite annoncer un budget supérieur à cette mesure.
La question centrale demeure : pourquoi, à mi-juin, les objectifs de nombreux salariés ne sont-ils toujours pas fixés ? L’année même où se généralise la rémunération au budget… L’année où il n’aurait surtout pas fallu commettre le moindre loupé sur un sujet sensible entre tous.
Il était une fois une agence Adecco qui avait un gros client. Les permanents ne comptaient pas leurs efforts pour le satisfaire. Un jour, un acheteur est passé par là et ce client est parti.
Alors les permanents ont redoublés d'efforts pour compenser cette perte. Mais ce client a été perdu en Avril. C'est important car chez Adecco le budget était fixé depuis Décembre et il comptait sur ce gros client. Hélas, pour les permanents , cette perte ne rentre pas dans les "cas de révision du budget".
Alors me direz-vous. Les permanents triment et Adecco gagne encore beaucoup d'argent d'autant que maintenant Adecco verse donc moins de variable aux permanents.
La morale de l'histoire: ça va durer combien de temps?