Jamais nous n’aurions pu nous douter, en publiant le 6 juillet dernier notre article “Dénonciation de la prime jubilé”
du tollé qu’il provoquerait. Le mouvement de panique engendré par la
crainte d’un énième rabotage des rémunérations suite à la disparition de
l’unique avantage récompensant l’ancienneté dans l’entreprise n’était
cependant pas réellement fondée puisque nous évoquions clairement “des
propositions” qui seraient “faites lors des prochaines NAO”. Nous
précisions même un peu plus loin dans l’article “Nous
allons donc attendre patiemment (si possible) lesdites propositions et
communiquerons sur le sujet dès que nous en saurons plus. La direction
avait déjà un peu annoncé la
couleur lors des dernières NAO en évoquant une prime dont le montant
reste à fixer qui se substituerait éventuellement à la
prime d’ancienneté telle que nous la connaissons.“
Nous reprécisions d’ailleurs ces éléments et quelques autres dans notre article du 21 juillet, “Retour sur la prime d’ancienneté“.
Mais
à quelque chose malheur est bon puisque notre article et le tapage qui
s’en est suivi – témoin de la fidélité d’un lectorat important et
réactif – a permis l’accélération de la démarche et la diffusion, dès le
début du mois de septembre, d’une information qui n’aurait dû circuler
qu’en toute fin d’année, voire début 2016. La réactivité dans la
communication demeure garante d’une information fluide et partagée et
c’est ce que nous tentons de démontrer quotidiennement sur ce blogue
depuis plus de 7 ans maintenant (plus de 2 300 articles en ligne…).
Toujours
est-il que jeudi dernier, le 3 septembre, lors du dernier Comité
central d’entreprise, la direction nous a donc confirmé la disparition
de la prime d’ancienneté, dite jubilé, et la création d’une prime de
fidélité qui lui succède. Motif de ce remplacement, la prime jubilé
semblait trop peu visible et par conséquent ne répondant
qu’insuffisamment à son objectif de récompenser l’ancienneté. La prime
de fidélité lui succédant devrait s’avérer, selon la direction,
davantage visible et efficiente.
Le
principe en est simple puisqu’il s’agit d’une prime monétaire
forfaitaire annuelle, versée chaque mois de juin pour tous, quelque soit
la date anniversaire du salarié dans l’entreprise. La prime est
progressive en fonction de l’ancienneté et selon la grille diffusée au
réseau dès le 4 juin. A noter donc la disparition des paliers de cinq en
cinq années, depuis les cinq ans d’ancienneté jusqu’à quarante ans. Le
salarié percevra donc chaque année une prime au mois de juin, à
condition toutefois, d’être présent à ce moment et de n’être pas en
instance de départ. A noter aussi le seuil de déclenchement à trois ans
au lieu de cinq, tenant sans doute compte de l’air du temps et des
réalités d’une certaine rotation des effectifs.
A
noter aussi et c’est essentiel, la période transitoire de trois ans
(2016, 2017, 2018) qui permet aux collègues devant percevoir la prime
jubilé pendant cette période de la toucher et de bénéficier par
conséquent de la prime d’ancienneté telle que définie jusqu’à ce jour.
L’année suivant, il bascule bien entendu sur le nouveau système.
Exemple, un salarié parvenant aux 15 ans d’ancienneté en 2016 percevra
1050 € (grille actuelle) et dès l’année suivante, en 2017, au lieu
d’attendre encore cinq années pour percevoir une prime, il touchera 250
€, puis 350 € l’année suivante (18 ans, selon la nouvelle grille).
Le
nouveau dispositif sera soumis à l’avis du CCE le 16 septembre
prochain. N’hésitez pas à nous faire part de vos observations et
remontées d’ici là.
Différent
dans son esprit – la notion de fidélité remplace celle d’ancienneté qui
n’a plus bonne presse dans le monde de l’entreprise -, le nouveau
système semble, selon diverses simulations, plus avantageux que son
prédécesseur et s’inscrit davantage dans une démarche de gestion des
ressources humaines.