“Les plus belles performances sont celles qui durent” affirme-t-on souvent, notamment dans les milieux de l’entreprise et des affaires.
Voici une affirmation qui colle parfaitement avec la situation financière du groupe Adecco. En effet, la publication, hier, des résultats 2016 a de quoi laisser rêveur. Perdant son sang-froid et au comble de l’euphorie, on aurait même entendu un haut dirigeant du groupe s’exclamer “P….. les mecs on se fait de la tune grave !“. L’information n’est toutefois pas garantie.
La presse salue unanimement l'”envolée” du bénéfice net annuel annoncé à 723 million d’euros contre 8 millions en 2015, année plombée par des acquisitions. Hors ces notions comptables d’acquisition et pour comparer des situations comparables, le bénéfice net a néanmoins bondi de 17%, progression à deux chiffres, tout à fait spectaculaire compte tenu de la conjoncture et de l’activité générale. Pensons seulement à l'”évolution” des salaires ces dernières années ou au taux du Livret A… pour donner un ordre de grandeur et mesurer l’évolution des ces profits. Reconnaissons qu’il vaut infiniment mieux endosser le rôle de l’actionnaire que de se casser la tête ou toute autre partie de notre anatomie et s’user à la tâche !
Une croissance organique évaluée à 4% et même 6% sur le quatrième trimestre prouve à l’évidence l’excellente forme de notre activité et du marché. De plus, notre CEO, PDG pour les intimes et les francophones, déclare demeurer à l’affût d’opportunités d’acquisitions mais en ajoutant aussitôt : “si nous ne trouvons rien, nous verserons le capital aux actionnaires“. Nous voici rassurés. Non, mais qu’est-ce que vous alliez imaginer ?
Comme chaque année, selon un rituel bien rôdé, la presse salue unanimement la performance à coup de titres et de sous-titres enthousiastes. “Solide performance d’Adecco en 2016. L’un des leaders mondiaux du travail temporaire, basé à Zurich, a publié jeudi des chiffres excellents pour l’année écoulée (24heures.ch).
“Adecco fait bondir son bénéfice en 2016” (letemps.ch)
“Adecco : le bénéfice s’envole à 723 millions d’euros (Le Figaro)
L’Usine Nouvelle : “Hausse de 17% du bénéfice d’Adecco au 4ème trimestre, supérieure aux attentes”.
“Adecco boucle 2016 sur une envolée des bénéfices” (AGEFI.com).
Et on vous en passe…
Cerise sur le gâteau (des actionnaires) le groupe annonce et programme un rachat d’actions à hauteur de 300 millions d’euros, excusez du peu, au profit des actionnaires. Cette opération de rachat et de destruction d’actions fait partie d’un rituel assez classique de gavage, non des oies mais des actionnaires. Nous en expliquions sommairement le mécanisme dans l’un de nos articles, le 29 juin 2012, “Rachat des actions par le groupe : à pleines mains dans le pot de confiture“.
Nous citions notamment les propos de notre expert, au sujet du rachat d’actions du moment, rachat qui s’effectuait, précisons-le, à crédit : “C’est uniquement le désir de satisfaire les actionnaires qui guide
cette action via le redressement du cours. Que cela suffise ou non à
faire remonter le cours, c’est tout de même un cadeau fait aux
actionnaires car les dividendes seront partagés par beaucoup moins
d’actionnaires. Ce n’est pas un hasard si cette opération se fait au
moment où le cours est au plus bas, ce qui permet de racheter le plus
d’actions possibles et d’impacter ainsi fortement les dividendes. Il ne
faut pas oublier que les dirigeants du groupe sont également
d’importants actionnaires. Cette stratégie est donc purement patrimoniale et n’apporte aucune contribution au développement économique du groupe.“
cette action via le redressement du cours. Que cela suffise ou non à
faire remonter le cours, c’est tout de même un cadeau fait aux
actionnaires car les dividendes seront partagés par beaucoup moins
d’actionnaires. Ce n’est pas un hasard si cette opération se fait au
moment où le cours est au plus bas, ce qui permet de racheter le plus
d’actions possibles et d’impacter ainsi fortement les dividendes. Il ne
faut pas oublier que les dirigeants du groupe sont également
d’importants actionnaires. Cette stratégie est donc purement patrimoniale et n’apporte aucune contribution au développement économique du groupe.“
Il va donc falloir tirer un peu plus fort encore sur les avirons car l’actionnariat Adecco fonde de grands espoirs sur nous et nous devons nous montrer à la hauteur. Au passage, Zurich nous charge d’adresser en son nom ses remerciements les plus émus aux contribuables français. On se demande bien pourquoi…
Et pendant ce temps, les collaborateurs en bavent!
Même obligés de se battre pour récupérer des primes qu'on leur doit mais que par erreur de traitement, on a oublié d'intégrer.
Je ne suis pas sûr que les actionnaires puissent accepter de ne pas se voir verser ce qui leur est dû!
Mais nous ne sommes que des petites mains à qui on saura proposer un petit chèque pour partir. Y parait que c'est tendance! Une goutte d'eau dans l'océan.
Wahou!
Et nous les petites mains, on aura une part du gâteau?
700 million de benef en 2016!! pas mal
quelle projection pour la participation? existera t elle déjà?
Arrêtez vos commentaires . Bravo pour les résultats,fruits de votre travail..? Si vous souhaitez le partage, il vous faut vous mobiliser, descendre dans la rue, mais il faut arrêter d'être timoré.
Passer à l'action tous ensemble.
Bonjour oui quand est il de la participation y aurait on se nouveau droit?