La CFE-CGC vient d’emporter triomphalement les élections professionnelles chez l’opérateur télécom Orange avec l’élection de plusieurs dizaines d’élues de la gent féminine, ce qui leur a valu une rafale d’assignations en justice, vingt-cinq pour être précis, émanant d’un syndicat contestant le nombre trop important de femmes sur les listes de notre organisation. Faudrait savoir ! Pas de notre faute si l’encadrement féminin, tout autant que le masculin, plébiscite la CFE-CGC.
Cette démarche judiciaire provoque un électrochoc et une consternation générale bien au-delà des rangs des deux syndicats en cause, surtout si l’on sait que les assignations ont été reçues en pleine de semaine de lutte contre les violences faites aux femmes. Faites ce que je dis, pas ce que je fais…
Quelle motivation autre que la jalousie peut bien provoquer une telle attitude de l’organisation syndicale à l’origine de cette agression judiciaire ?
Ce n’est, à l’évidence, que le premier épisode d’une suite de péripéties qui ne seront elles-mêmes que la conséquence prévisible de l’application de la loi Rebsamen imposant une représentation équilibrée des hommes et des femmes dans les instances représentatives du personnel. Les impératifs en faveur de la parité qu’elle prescrit se heurteront fatalement au réel, un réel parfois en décalage avec l’état des effectifs en présence. Selon les domaines d’activité, les entreprises, les zones géographiques et les habitudes, la proportion entre hommes et femmes s’avère souvent bien inégale. C’est cela le réel. Heureusement que les mines de charbon sont fermées en France car gageons que les organisations syndicales auraient eu un mal fou à établir une stricte parité sur les listes électorales des élections professionnelles des mineurs de fond ! Sans parler des entreprises de déménagement, des dockers ou des chauffeurs-routiers. Mieux vaut en rire.
Morale de l’histoire, la CFE-CGC n’a aucun problème avec la proportion de représentation féminine dans ses rangs, bien au contraire. Il lui faudra simplement, dans le cas évoqué, ajouter quelques hommes sur ses listes.
