Les fonctions support ne sont pas souvent à la fête tant c’est vrai qu’il est parfois ingrat de se situer entre la ligne managériale et les équipes du réseau. Cette double pression génère, contrairement à ce que l’on peut penser, souvent plus de solitude que de sentiment d’ancrage fort et d’insertion dans une équipe. Le plus souvent, le relationnel et la connaissance mutuelle entre les uns et les autres sont pour l’essentiel à la base de l’efficacité professionnelle de ces fonctions collaboratives. Mais il faut reconnaître que depuis le redéploiement des RSE, il est encore un peu plus difficile d’œuvrer en appui du réseau et il semblerait que la direction n’ait pas vraiment pris au préalable la mesure des difficultés additionnelles que la réorganisation de cette fonction RSE allait entrainer.
Celle de RVSE semble plus délicate de par son positionnement que celle du Responsable professionnalisation puisqu’elle interfère dans la relation client. Pas question ici de minimiser la valeur ajoutée de ces bons professionnels investis sur de grands enjeux commerciaux et capables de piloter des projets innovants au service du client mais simplement de faire remarquer que leur accompagnement peut parfois troubler la relation commerciale du Directeur d’agence. Un certain nombre de ces derniers nous remontent de petits frottements lorsqu’ils apprennent, par exemple, que leur RVSE a visité en solo l’un de leurs gros clients, sans parfois les en informer au préalable. Ces RVSE nous confient de leur côté qu’ils sont bien obligés de pratiquer ainsi pour atteindre leurs sacro-saints objectifs de visites commerciales. Comme si le talent commercial n’était qu’affaire de nombre de visites. Cela se saurait !
D’autres remontées nous font remarquer que le RVSE se substitue finalement, en partie, au Directeur de zone dont le nombre a été drastiquement diminué il y a quelques années, contraint aujourd’hui de manager essentiellement à distance. Ou que finalement la fonction n’a été créée que pour pallier un manque criant de commerciaux. Il faut reconnaître que ces dernières années, l’entreprise a recruté à tour de bras des officiers supérieurs pendant que diminuaient les effectifs au feu, un peu comme l’armée mexicaine qui, dit-on, compte plus de généraux que de simples soldats.
Sans évoquer, sauf ici ou là, de véritables problèmes liés à cette nouvelle organisation, nous préférons relever un certain inconfort, un malaise, à la fois chez les Directeurs d’agence et les RVSE dont les positionnements respectifs souffrent d’un chevauchement, ce qui génère certaines incompréhensions. Bien dans notre rôle, nous soulignons ces difficultés mais avec la crainte un peu diffuse que l’entreprise ne modifie encore et encore l’organisation, véritable symptôme d’une pathologie que nous avons identifiée et classifiée il y a quelques années sur ce blog : la restructurite chronique récidivante…
Et si on revenait au bon sens en recrutant des commerciaux pour vendre et des recruteurs pour recruter ? Pas bonne notre idée ?
Tout à fait d'accord ! Et si au lieu de supprimer les postes de ceux qui produisent sur le terrain, l'entreprise en créait plus ? Peut-être que nous gagnerions plus de clients et fidéliserions et travaillerions mieux au lieu de nous arracher les cheveux en interne ?