Hausse de la charge de travail, pénibilité psychique,
épuisement professionnel… Certains enjeux de qualité de vie au travail
sont prégnants pour les cadres et les salariés de l’encadrement,
confrontés à une dégradation de leurs conditions de travail.
  • Traiter la problématique de la charge de travail
Trop souvent délaissée dans les négociations QVT, l’évaluation de la
charge de travail est un enjeu majeur pour les populations de
l’encadrement du privé comme du public, régulièrement au bord de
l’épuisement professionnel. « La charge de travail et la santé au travail sont indissociables, rappelle Martine Keryer, secrétaire nationale CFE-CGC. Dans
une société du service qui sollicite ardemment l’activité cérébrale et
qui prône l’urgence et l’hyper connexion, il est impératif de veiller à
ce que les objectifs professionnels soient raisonnables. Et de prévoir
un suivi pour prévenir et réguler la charge de travail : entretiens
réguliers avec la hiérarchie, respect des temps de repos, questionnaires
d’évaluation de la charge mentale etc. »
 
  • Mieux prendre en compte la pénibilité psychique et prévenir l’épuisement professionnel 
Alors que les cas d’affections psychiques liés au travail ont été
multiplié par sept en cinq ans selon l’Assurance maladie, ce sont bien
les cadres et assimilés (techniciens, ingénieurs, agents de maîtrise…)
qui sont le plus touchés, en proportion, par les affections psychiques
prises en charge au titre d’accidents du travail/maladies
professionnelles (AT/MP). « La CFE-CGC a été le premier syndicat à
parler du stress professionnel et du lourd tribut payé par l’encadrement
à l’explosion des risques psychosociaux (RPS)
, souligne Martine Keryer. Nous
militons plus que jamais pour une meilleure reconnaissance des
pathologies psychiques liées au travail et pour reconnaître en maladie
professionnelle le syndrome d’épuisement professionnel (burn-out). »
 
  • Développer le télétravail 
Le taux de télétravailleurs est d’environ 25 % mais seuls 6 % des
salariés le pratiquent de manière contractuelle (étude 2018 de Malakoff
Médéric). Les entreprises s’emparent progressivement du sujet : 703
accords sur le télétravail ont ainsi été signés l’an passé (+25 % vs
2017), d’après le ministère du Travail. Plébiscité par les salariés,
notamment les cadres, le télétravail se met en place par accord
collectif ou, à défaut, via une charte après avis du comité social
économique (CSE). La CFE-CGC a publié, pour ses militants, un guide
complet pour négocier au mieux l’instauration du télétravail en
entreprise.
  
  • Mettre en place une déconnexion efficiente 
Inflation d’e-mails le soir et le week-end, appels pros durant les
vacances : à l’ère du numérique, difficile de réellement déconnecter !
Selon l’Apec, un tiers des cadres se déconnectent rarement voire jamais
et 63 % indiquent que cela perturbe leur vie personnelle. Les outils
numériques permettent certes une meilleure réactivité mais le phénomène
insidieux d’hyper connexion accroît la charge de travail, impactant la
santé psychique et physique des salariés.

Si un droit à la
déconnexion est entré en vigueur en janvier 2017, il relève souvent de
la bonne volonté des managers et des salariés. « Au-delà des chartes
qui existent désormais en entreprise, les employeurs doivent travailler
à ce que les salariés soient réellement moins connectés et donc moins
corvéables à merci »
résume Martine Keryer.

 

1 COMMENTAIRE

  1. Adecco ne cherche pas à travailler plus pour protéger ses salariés non cadres comme cadres. Il ne prend aucune mesure, juste des bonnes intentions sur le papier qui ne sont pas applicables. Et quand on entend ce que les membres de la direction et du CODIR en pensent vraiment, c'est honteux !

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