La suppression du statut assimilé-cadre chez Adecco serait passée quasiment inaperçue si nous n’avions communiqué à plusieurs reprises sur le sujet pour alerter nos collègues non cadres. Il n’y donc plus d’assimilés-cadres dans l’entreprise depuis 2013 et seuls subsistent les statuts de cadre et d’employé. Pour les permanents non cadres présents dans l’entreprise avant cette mesure, il a été concédé le bénéfice de l’article 36 – cotisation AGIRC, au même titre que les cadres – mais ils ont néanmoins perdu leur statut d’assimilé-cadre.
Nous avons presque tout dit sur le sujet et il suffit de se référer à nos articles de décembre 2012 “Grandes manœuvres autour de “l’article 36” et “Notre position sur l’article 36 (le statut d’assimilé-cadre)” et aussi notre rappel en janvier 2016 “Qu’on se le dise, il n’y a plus d’assimilés-cadres chez Adecco“. Nous soulignions pour la contester cette régression sociale qui a consisté à passer plus de 2 000 assimilés-cadres au statut d’employé, au nom d’une économie de charges sociales pour l’entreprise. Un gain immédiat lourd de conséquences à venir, nous allons le voir.
Le débat n’avait alors pas marqué plus que cela les esprits, accaparés qu’ils sont par les nécessités et urgences de notre quotidien. Un appel téléphonique reçu ce jour-même vient toutefois rappeler l’importance de défendre, malgré la surcharge de travail et la fuite du temps, son statut, son salaire et sa profession. Une salariée nous a en effet alerté ce matin sur certaines conséquences inattendues de cette régression statutaire de 2013. Décidée à passer un concours de la fonction publique en vue d’accéder au métier d’enseignante, elle doit justifier d’au moins cinq années d’expérience sous statut cadre ou assimilé. Ayant quitté l’entreprise en 2017, cette salariée, ex-responsable de recrutement découvre qu’elle n’a cumulé que quatre années et demie en qualité d’assimilé-cadre et qu’il lui manque par conséquent environ six mois sous ce statut pour pouvoir déposer son dossier d’inscription. Adieu concours de fonction publique et vocation d’enseignante… La perte de son statut d’assimilé-cadre chez Adecco lui interdit l’accès à ce concours.
Cet exemple, parmi tant d’autres prouve s’il en était encore besoin, l’exigence de défendre au jour le jour notre statut cadre de plus en plus menacé mais aussi notre rémunération et nos acquis. L’universel et intemporel dilemme “agir ou subir” guide chaque jour notre action et nos prises de position et voilà bien longtemps qu’entre les deux nous avons choisi. Nos élus, adhérents, votants et sympathisants le savent bien.
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