Article publié le 3 décembre 2018
PME…, même si nous prenons le parti d’évoquer davantage le sort des
cadres puisque telle est la vocation de notre syndicat catégoriel.
Le cadre Onsite
doit impérativement être, au choix, un mouton à cinq pattes, un
homme-orchestre ou l’une des déesses hindoues aux bras multiples. Comme
en agence et même pire, il subit une pression continue sur de multiples
indicateurs et certains en arrivent d’ailleurs à parler de “harcèlement
statistique”. Pris en étau, il doit répondre à la double contrainte
d’une relation client exigeante et de tous les instants et des
impératifs de sa fonction chez Adecco, jusqu’à parfois presque en
oublier lequel est véritablement son employeur.
Bien
souvent, il a beau être cadre, il demeure désespérément seul, appuyé
dans le meilleur des cas par un alternant plein de bonne volonté ou un
bout de CDD dans de rares cas mais qui ne suffit évidemment pas à
répondre aux exigences de la situation et du client. Comme les heures
supplémentaires ne sont pas rémunérées, c’est tout bénéfice pour
l’entreprise et le cadre Onsite a fait sien, bien malgré lui, le slogan
“travailler plus pour gagner moins !”. Il travaille aux limites de ses
forces et résistance nerveuse avant de se démettre, épuisé et souvent
écœuré.
seul ou presque, il n’a bien entendu personne pour le remplacer et
redoute de ce fait le moindre imprévu, la grippe ou tout pépin de santé.
Même les congés deviennent parfois problématiques.Tout cela est
précaire, provisoire et tenu à bout de bras mais qui s’en inquiète
vraiment ? Inutile de préciser que pour les nouveaux entrants, la
période d’intégration est réduite à sa plus simple expression et qu’il
convient de s’adapter et de percuter vite, d’autant que, ni le client,
ni les budgets “ambitieux” n’attendront.
ces cadres souvent isolés, peu ou pas accompagnés, se démenant au mieux
pour remplir leur fonction, il est demandé toujours plus alors que le
salaire reste lamentablement en berne. La conclusion des dernières
négociations annuelles obligatoires (NAO) constitue en elle-même un
véritable scandale et nous reviendrons prochainement sur le sujet.
D’ailleurs, le turn-over et la faible attractivité du poste en disent
long sur ses exigences sans pour autant que la direction ne semble
s’inquiéter de la situation et œuvrer pour l’améliorer. A ces
contraintes s’ajoute la menace permanente d’une mobilité imposée.
Rester
isolé, c’est se contraindre à subir jusqu’à épuisement et inéluctable
sortie. C’est ce qu’il se passe dans 100% des cas. Mais il n’y a pas de
fatalité, rejoignez la CFE-CGC, le syndicat des cadres et de
l’encadrement.