Invité
sur le plateau de 12H L’Heure H ce mardi 3 septembre, le président des
syndicats CFE-CGC regrette que les cadres disposent de moins en moins de
droits lorsqu’ils se retrouvent au chômage alors qu’ils restent les
plus grands contributeurs.
catégorie socioprofessionnelle à laquelle tout semble réussir. Leurs
salaires ont augmenté de manière importante (+0,6% à 4.060 euros nets
par mois en 2016, selon la dernière note de l’Insee
à ce sujet). Leur taux de chômage a rarement été aussi bas, (à peine
3,8% quand la moyenne de la population tourne plutôt autour de 8,5%,
détaille l’Institut d’études).
quelques nuages. A commencer par des réformes plus strictes que
l’exécutif est en train de mettre sur pieds, notamment celle de l’assurance
chômage – qui aspire, entre autres, à revoir les règles de calcul pour
l’indemnisation des demandeurs d’emploi – ainsi que la réforme des
retraites.
Moins de droits, plus de contribution ?
Et cela, François Hommeril, le président des syndicats CFE-CGC, ne le
voit pas forcément du meilleur œil, bien qu’il reconnaisse l’absolue
nécessité de la contribution des cadres. “Moi je n’emploie pas le terme
de ‘vache à lait’. Je préfère dire que les classes moyennes, les classes
moyennes supérieures, les cadres en particulier pour cibler sur cette
catégorie-là sont, dans notre pays, dans notre démocratie, les plus gros
contributeurs à la solidarité nationale. Et je dis que c’est bien.
C’est une bonne chose. C’est ce qui rend notre société solide,
équilibrée”.
Et de poursuivre : “Mais ce qui me paraît plutôt funeste et assez
inquiétant, c’est que ce gouvernement-là et les gouvernements qui ont
précédé ce gouvernement ont tendance à cibler cette catégorie comme
étant celle qui est la plus disponible pour continuer à contribuer – à
travers l’impôt sur le revenu et d’autres dispositifs – à augmenter sa
participation, sa contribution à la solidarité. Pourquoi pas. Mais que,
par ailleurs et en parallèle, on lui enlève de plus en plus de droits à
être allocataire de cette solidarité dès l’instant qu’un individu se
retrouve en situation de devoir la solliciter. Et ça, par contre c’est
très mauvais. C’est très mauvais. C’est un mauvais signal qui est envoyé
à l’ensemble de la collectivité. Et, en particulier, bien entendu, dans
cette collectivité, aux cadres qui s’impliquent beaucoup à travers leur
métier, à travers leurs compétences pour participer à l’effort et au
développement de la société toute entière et de la nation”.
Relativiser la notion de “chance”
Compte tenu des réformes à venir, la question de savoir si les cadres
ont et auront toujours davantage “de chances” dans cette économie se
pose donc de nouveau.
On est toujours le chanceux de quelqu’un (…) Tous les chiffres qui sont à
la moyenne – comme je dis souvent une moyenne c’est personne – Mais
c’est vrai, effectivement – mais ça, ça n’est pas démenti, que quand on a
eu l’opportunité de faire des études, d’avoir un diplôme, d’être mieux
placé sur le marché du travail, inévitablement, on a plus de chances de
retrouver un travail. Que ce soit en début de carrière, ou en milieux de
carrière. Ça n’emporte pas le fait que pour un individu qui est
confronté à la difficulté du chômage par exemple ou à d’autres
problématiques. A ce moment-là, le problème il se pose à 100%. Et donc
il faut faire attention dans la façon dont aujourd’hui le gouvernement
globalise toute une population. Et la traite de façon collective, nous
nous considérons qu’il la traite mal”, conclut le président des
syndicats CFE-CGC.
Source : BFM Business