Qui veut gagner, sinon des millions des dizaines de milliers d’euros ? Le célèbre jeu télévisé devient une banale pratique dans l’entreprise. Nous avons de nombreuses fois alerté sur la permanence d’un plan social qui ne dit pas son nom mais s’exécute discrètement, au cas par cas, dans chaque DO, zone, ville, aboutissant à la l’éviction rapide de nombreux cadres. Des remontées du réseau nous font état d’une accélération du processus et de l’application de méthodes beaucoup plus offensives.
Nous n’en sommes en effet plus seulement aux pressions psychologiques et morales, ni aux petits arrangements en catimini, dans un jeu le plus souvent gagnant-perdant, mais à la bonne vieille politique de distribution de chèques à qui veut bien en profiter. Ainsi, dans plusieurs régions et peut-être sur l’ensemble du territoire, des Directeurs de zone en viennent à proposer des chèques à condition de débarrasser le plancher fissa. L’accroche consiste à demander à chaque Directeur d’agence si il souhaite bénéficier d’une rupture conventionnelle, ce qui revient à sortir avec un chèque et la garantie de bénéficier de l’assurance-chômage. Oui, nous en sommes là.
Les résultats sont malheureusement affligeants et une majorité d’agences et de zones n’ont évidemment pas atteint leur budget. Les tableaux de bord virent à un rouge vif dans lequel surnagent quelques petites tâches vertes isolées. Nous avions annoncé, prévenu la direction dès fin 2018 et début 2019, que débutait une année difficile sur le plan économique et qu’il serait impossible pour la plupart des équipes d’atteindre leurs objectifs. Aujourd’hui, non seulement l’immense majorité des sites, zones et Directions opérationnelles ne sont pas à l’attendu, comme on dit, mais l’écart avec le marché continue de se creuser. Il n’empêche que se pose la question de qui va bien pouvoir tenir les agences si nombre de nos collègues optent pour le chèque-départ ? Comment raisonnablement dégarnir encore les agences sans mettre davantage notre activité en péril ? Loin encore d’être opérationnel, le tout-digital ne peut aujourd’hui répondre aux attentes prématurées de nos dirigeants
Adecco 2020, cela vous dit quelque chose ? Nous y sommes bientôt et l’entreprise s’apprête à prendre un tournant, un grand tournant. Chacun le sent, chacun le sait. C’est pourquoi, dans le contexte actuel, avec les incertitudes planant sur l’avenir de l’emploi chez Adecco, nous avons quand même du mal à comprendre le taux d’abstention aux élections professionnelles. Bien sûr, nous demeurons, grâce aux votants, le premier syndicat des cadres dans l’entreprise, mais comment comprendre la position des abstentionnistes malgré les nombreux avis de tempête que nous avons pu publier ces derniers mois et surtout malgré ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent, lisent et ce qu’ils vivent ?
Mais regardons plutôt l’avenir : le second tour arrive et, dès le 4 décembre, vous allez pourvoir voter pour l’élection de vos élus au CSE pour la mandature qui vient. Pas une voix ne doit manquer car, croyez-nous, il va falloir compter très prochainement sur des représentants lucides et musclés. Par votre voix, vous nous aiderez à vous aider.
Pourquoi tant d'abstention?
La structure de notre métier (multi-sites, petites structures avec cadre et non cadre, éloignement géographique entre agence) fait que chacun compte sur lui-même avant tout pour s'en sortir. Bien-sûr la politique de la Direction ne fait rien pour facilité la cohésion et je crois même qu'ils appliquent l'adage "diviser pour mieux régner".
Fédérer les permanents TT n'est donc pas simple. Il ne faut pas se leurrer non plus. Chaque professionnel de l'intérim, tant commercial que recruteur, développe en quelque sorte sa "petite entreprise" en créant un lien de confiance avec les intérimaires et les entreprises. Aussi, si l'herbe est moins verte, et c'est de plus en plus le cas chez Adecco, on change de champs…. avec le troupeau (d'intérimaires et d'entreprises si vous me suivez).
Choisir les bons représentants, ça permet pas de faire disparaître les problèmes. Mais ça permet normalement de tenter de supprimer les choix dangereux pour les collaborateurs ou de les modérer. Et surtout ça permet aussi d'éviter de signer n'importe quel accord néfaste aux collaborateurs.
Moi j'ai toujours trouvé hallucinant le nombre de salarié intérimaire qui sont présent aux instances, car en règle générale, ils ne se sentent pas trop concerné par les problèmes des permanents