Ainsi donc, Peakon, le nouveau système d’enquête référencé par Adecco succède-t-il à l’enquête GPTW, sans doute pas mal conçue mais dont les pseudo-restitutions, tronquées et peu fiables, avaient contribué à discréditer l’outil.
De plus nous avions, les premiers et à ce jour les seuls, dénoncé le dévoiement des résultats et notamment l’absence totale de confidentialité de cette enquête dont, une fois au moins, les réponses de son équipe avaient abouti au licenciement d’un Directeur d’agence expérimenté et performant. Voir notre article de mars 2019 “Problèmes de confidentialité et d’utilisation de l’enquête GPTW“. Avec les biais que l’on imagine pour les enquêtes suivantes. En effet, une fois éventée cette pratique peu reluisante, les salariés avertis se trouvaient limités à cette unique alternative : soit continuer à répondre à l’enquête mais en polissant et censurant leurs réponses afin d’éviter toute sanction, soit la bouder. Une fois nos révélations publiées, nous avons, comme par hasard et surtout comme prévu, assisté à une (légère) amélioration des résultats. Mais quel intérêt peut représenter une si modeste amélioration acquise sous la contrainte ? C’est la négation même de notion d’enquête.
L’enquête Peakon, prononcer “picone” – le premier qui prononce “p’tite conne” sera privé de l’accès à ce blog pendant deux semaines 😉 -, connaitra un rythme trimestriel et non annuel comme pour GTPW. Pourquoi pas, mais les restitutions seront-elles pour autant davantage conformes aux réponses collectées et l’interprétation un peu moins opaque ? Rien n’est évidemment moins sûr. Et surtout qu’en sera-t-il cette fois de la confidentialité ? Nous pouvons révéler, voir le document fourni en illustration de cet article, que Peakon permettra de tracer encore plus sûrement les répondants que GPTW. En effet, si les clauses de confidentialité de GPTW prévoyaient clairement l’identification des sites à partir du moment où cinq de ses salariés s’exprimaient, Peakon ne cache pas que les résultats seront “visibles” dès que trois personnes au moins d’un site répondront à l’enquête. Ce qui permettra donc d’identifier pratiquement tous les sites.
Cette simple clause annihile évidemment tout intérêt pour cet outil aussi pertinent soit-il. A quoi bon mener une enquête, théoriquement destinée à recueillir les analyses sans filtres, critiques et points de vue positifs si n’est pas au moins garanti le plus strict anonymat ? Quelle liberté de parole attendre de salariés sachant qu’ils peuvent être ciblés à tout moment ?
Nous demandons par conséquent à la direction de procéder à la mise en œuvre dans les meilleurs délais d’une enquête de satisfaction réellement respectueuse des opinions et intérêts des salariés, garantissant donc un réel anonymat et sans qu’aucun doute ne puisse subsister sur les conséquences qui pourraient s’ensuivre. De tels outils et technologies existent et nous avons du mal à comprendre que nos dirigeants persistent dans cette déplorable orientation.