François Hommeril et deux secrétaire nationaux de la CFE-CGC ont écouté et répondu à Jean Castex lors d’un long entretien, mercredi 1er septembre, à Matignon.

Reçue hier à Matignon, la délégation CFE-CGC – François Hommeril, président, Raphaelle Bertholon et Jean-François Foucard, secrétaires nationaux confédéraux – a souligné la posture d’écoute de l’élu du Tarn, Premier ministre d’Emmanuel Macron depuis juillet 2020. La CFE-CGC a eu un échange nourri avec Jean Castex lors d’un sommet social de rentrée qui a mobilisé les journalistes, mercredi 1er septembre, jusqu’au journal de France TV Info de fin de journée dans lequel François Hommeril a débriefé les échanges du jour, avant d’enchaîner par la matinale de France Inter, le lendemain matin.

Le Premier ministre a fait une assez longue introduction pour souligner que dans cette période troublée, difficile, où les gens ont du mal reprendre confiance, il fallait envoyer des signes positifs. Et notamment montrer à l’ensemble de la nation que le dialogue avec les partenaires sociaux était toujours vivant et de bon niveau. Dont acte. « Pour moi, c’est clair qu’il était sincère », entérine François Hommeril.

CRISE SANITAIRE ET REPRISE ÉCONOMIQUE : LA CFE-CGC VIGILANTE

Priorités de l’action gouvernementale : la résolution de la crise sanitaire et la reprise économique. « Seule la croissance permet de rembourser les dettes », a indiqué le Premier ministre. Sur ce dernier point, la CFE-CGC lui a rappelé qu’elle avait soutenu le gouvernement dans ses décisions concernant le chômage partiel. Elle estime que si la sortie de crise pose encore problème mais n’est pas d’un niveau catastrophique, c’est grâce au dispositif que le gouvernement a mis en place sur le chômage partiel.

La CFE-CGC a également soutenu les décisions de nature sanitaire, notamment en appuyant la politique de vaccination et en travaillant avec le gouvernement aux moyens de la développer en entreprise. Même si elle a manifesté sa vive opposition à l’utilisation du passe sanitaire comme motif de licenciement (aujourd’hui retoqué par le Conseil constitutionnel).

Néanmoins, la CFE-CGC a rappelé quelques vérités sur la question du pouvoir d’achat et du logement. « Un technicien, un fonctionnaire de catégorie B, un cadre va mettre trois ou quatre fois plus de temps à acquérir son logement que la génération de ses parents ou grands-parents, fait valoir François Hommeril. Toute discussion sur le pouvoir d’achat sans intégrer le logement est donc assez vaine. »

Ensuite, concernant les « trappes à bas salaire », il a rappelé à son interlocuteur que c’est le gouvernement « qui les a installées », par l’exonération de cotisations sur les salaires entre un SMIC et 1,3 SMIC, et qu’il les a « ouvertes encore plus grandes » avec le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et la transformation en baisses pérennes, jusqu’à un certain seuil, des cotisations d’assurance chômage.

FORMATION SUPÉRIEURE : UN ENJEU FONDAMENTAL

Autre sujet prioritaire, pour la CFE-CGC cette fois : la formation supérieure. « Quand la voie monte, il faut renforcer la locomotive, a imagé François Hommeril. Il faut muscler les emplois de haut niveau et les compétences : c’est ce qui permet d’emmener l’économie vers une valeur ajoutée supérieure. »

L’analyse de la CFE-CGC est claire : les politiques de formation professionnelles menées depuis quinze ans sont un échec parce que les moyens ont été orientés vers des droits individuels, et pas sur des préoccupations qualitatives. « Notre vision des choses est qu’il faut d’abord que les entreprises embauchent et qu’ensuite, à travers des moyens appropriés, on les soulage du coût financier de la formation de leurs salariés, a argumenté François Hommeril. Il faut aider les gens à pouvoir monter en compétences à l’intérieur de leur entreprise ».

ASSURANCE-CHÔMAGE : ARRÊTER DE JETER LA PIERRE AUX CADRES

Sur l’assurance-chômage, le Premier ministre connait déjà les arguments de la CFE-CGC, en particulier son opposition frontale à la dégressivité des allocations. « Si des cadres restent plus longtemps au chômage, ce n’est pas parce qu’ils ont des indemnités élevées, c’est qu’ils ont des emplois plus qualifiés pour lesquels la réinsertion sur le marché de l’emploi au même niveau de rémunération est plus compliquée. » En d’autres termes, quand le gouvernement utilise tel ou tel chiffre pour jeter la pierre aux cadres, il utilise, pour la CFE-CGC, un argument fallacieux.

NON A UNE VAINE CONCERTATION SUR LA RÉFORME DES RETRAITES

Enfin, concernant le dossier de la réforme des retraites, Jean Castex ayant tendu la perche pour une relance de la concertation avec les partenaires sociaux, la CFE-CGC lui a opposé un non ferme. Avec des arguments qui sont les suivants. Un : « Nous avons déjà perdu deux fois notre temps dans des rallyes de négociations qui ont abouti à un projet non modifié par rapport à l’initial, alors que nous avions porté au débat des arguments très précis. » Deux : le régime n’est pas menacé. « Nous n’irons pas cautionner un dispositif qui part sur des bases totalement erronées », résume François Hommeril.

Source : site confédéral CFE-CGC

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