Déléguée syndicale CFE-CGC chez Adecco, Ingrid Sworst assume aussi un mandat de Déléguée nationale à la Confédération CFE-CGC. Elle expose ici le dispositif mis en place concernant le dialogue social dans les petites et moyennes entreprises (PME)
Comment est né ce dispositif de formations communes pour favoriser le dialogue social en entreprise ?
Inscrites dans le Code du travail et dans une convention signée avec la direction générale du travail (DGT), ces formations associent, depuis 2019, les organisations syndicales représentatives et leurs homologues patronales dans le cadre d’un comité national de suivi. La CFE-CGC s’est engagée à promouvoir ces formations communes, car nous y voyons l’opportunité de faciliter l’instauration d’un dialogue social dans les TPE/PME et de rendre accessibles ces formations à de nouveaux élus. L’idée est d’amener une façon d’interagir pour permettre un échange contradictoire entre les employeurs et les salariés, puis de trouver un accord dans l’entreprise.
Concrètement, il s’agit d’une formation commune réunissant les employeurs et les salariés pour partager leur vision de l’entreprise et du dialogue social, en s’appuyant sur l’expérience des participants avec l’appui d’outils pédagogiques et collaboratifs basés sur l’interactivité et l’écoute active. Nous partons du principe que confronter les intérêts et les points de vue contribue à la performance économique et à l’amélioration de la qualité des relations sociales dans les entreprises.
Qui est concerné par ces formations et comment les mobiliser ?
Elles s’adressent aux partenaires sociaux au sein des différents niveaux de relations sociales, c’est-à-dire les entreprises (dirigeants, managers, représentants du personnel et mandataires syndicaux), les instances paritaires territoriales (CPRI, CPRIA, commissions paritaires régionales sectorielles, observatoires départementaux d’analyse et d’appui au dialogue social…), et les branches professionnelles dont cinq d’entre elles (transport routier, hôtellerie de plein air, télécommunications, transport aérien et fabrication mécanique du verre) ont déjà inclus ce dispositif dans leur convention collective.
L’intégration des formations communes au plan de développement des compétences de l’entreprise permet d’en faire bénéficier salariés et employeurs. Pour les salariés, le suivi d’une formation commune peut s’effectuer dans le cadre du plan de développement des compétences de l’entreprise, ou du congé de formation économique, sociale et syndicale. Pour les employeurs, cette formation peut être prise en charge par les fonds d’assurance formation de non-salariés ou par les organismes paritaires collecteurs agréés (OCPA) compétents.
Faciliter l’accès à la formation dans les petites et moyennes entreprise pour y engager un dialogue social. »
Comment sont-elles délivrées ?
Ces formations communes sont assurées dans toutes les régions par un réseau de 200 organismes de formation (dont 25 % spécialisés dans la qualité de vie au travail, 22 % dans l’intelligence collective et 19 % dans la communication et la gestion de crise) référencés par l’Institut national du travail de l’emploi et de la formation professionnelle (INTEFP). Toutes les informations pratiques sont disponibles sur un site internet dédié, avec également une plateforme téléphonique à disposition (0478874750).
Du point de vue de la CFE-CGC, quels sont les enjeux et les grandes thématiques prioritaires ?
Si le centre de formation syndicale (CFS) de la CFE-CGC demeure la voie royale en matière de formation syndicale des militants et des négociateurs de branche, les enjeux de ces formations communes sont de faciliter l’accès à la formation et d’inciter les salariés et leur direction à engager un dialogue social dans les petites et moyennes entreprises. Et ce sur tout un ensemble de sujets structurants : mutations économiques, gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), transports et mobilité durable, partage de la valeur ajoutée, fonctionnement du comité social et économique (CSE), santé, sécurité et conditions de travail, égalité professionnelle, télétravail, etc. Sous l’impulsion de la CFE-CGC, les thématiques du handicap et des transitions écologiques vont progressivement être ajoutées.
Les différents retours d’expérience qui nous sont remontés sont très positifs et prouvent l’efficacité d’une telle démarche de formations communes, en termes de confrontations des points de vue, de compréhension mutuelle des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Le dispositif, assez récent, gagne donc à être développé. Plus que jamais, des acteurs formés sur le terrain, qui savent échanger, sont des atouts pour contribuer à une meilleure qualité du dialogue social !
Source : Site confédéral CFE-CGC
Bravo pour ce focus
C’est MISS CFE CGC ? Y a pas à dire on est bien représenté, lier les compétences à l’élégance …