Il se passe quelque chose chez Adecco. Du jamais vu depuis plusieurs décennies. Nous avons connu plusieurs mouvements de gréve dans l’histoire de l’entreprise de ces dernières années, l’une plus suivie que les autres. Il faut reconnaître que le mouvement du 18 mai dernier, impulsé précisément en opposition au nouveau système de calcul de la rémunération variable dont les conséquences nous sont immédiatement apparues désastreuses, n’avait pas été un franc succès. Aujourd’hui, alors que s’arrête à fin décembre la garantie d’application du calcul le plus favorable entre l’ancien et le nouveau dit “Pyramide”, nos collègues ont bien saisi ce qui les attend pour les mois et années à venir : un très forte diminution de la rémunération variable voire une quasi-disparition pour beaucoup. D’autant que les objectifs 2022, souvent délirants, sont maintenant connus.
Faut-il pour autant relancer un mouvement de gréve dont l’impact risque d’être limité ? Nous ne le pensons pas et privilégions dans l’immédiat des actions décentralisées et des initiatives locales. Vendredi dernier, dans notre article “Pyramide, variable en baisse, paupérisation : la résistance s’organise“, nous évoquions une intéressante initiative de lettre-ouverte signée par 100% des signataires d’une zone et nous appelions à multiplier les actions de ce type.
Nous avons été entendus et ce sont plusieurs lettres qui aujourd’hui sont prêtes à partir après d’ultimes modifications, relectures et navettes pour signature. A la lecture, elles sont bien pensées, bien tournées, complètes et pondérées, reflet d’une souffrance teintée d’une saine colère encore contenue. Comment peut-on exiger à la fois exiger des progressions de 20, 30, 40% ou plus sur la CT, la MBO et parfois plus de 100% sur le Perm pour l’année qui vient tout en s’étant ingénié à sabrer dans la part variable et après gel et même congélation des fixes depuis si longtemps ?
Sur le plan humain, où mène cette folle politique de Gribouille ? N’y a-t-il pas déjà suffisamment de turn-over ? N’a-t-on pas suffisamment perdu de compétences alors que l’on peine à recruter des permanents auxquels il faudra des mois et peut-être des années pour être en mesure de donner le meilleur d’eux-mêmes ?
Continuez à nous faire part de vos projets, de vos initiatives, à nous envoyer vos ébauches de lettres ouvertes et pétitions. Nous sommes à un tournant décisif et à moins d’avoir la secrète intention d’abandonner le navire pour d’autres aventures ailleurs, l’engagement c’est maintenant ! L’exigence excessive de la direction au service de nos boulimiques actionnaires l’aura contrainte à faire le faux-pas de trop. Forte de l’étonnante patience des salariés, elle en est venue à oublier qu’aussi élevé puisse-t-il être, en quelque domaine que ce soit, on finit toujours par se heurter à un seuil de tolérance.
N’hésitez pas envoyer à contacter votre élu CFE-CGC au sujet vos projets, vos ébauches de lettres ou de pétition. Confidentialité absolue comme vous pouvez le constater en nous lisant. Vous pouvez aussi écrire à notre adresse centralisée : cfe.cgc.adecco@gmail.com