Malgré toutes les tentatives d’occultation et de déni du sujet, nous entendons et constatons une multiplication des cas de souffrance au travail dans l’entreprise et parfois même de burn-out car même si ce terme peut parfois sembler galvaudé, il n’en recouvre pas moins une réalité qui devrait alerter un peu plus l’entreprise.
C’est ici l’occasion de rappeler l’importance souvent décisive du témoignage des proches collègues d’une victime de souffrance au travail, quelles qu’en soient les causes. Le premier interlocuteur naturel reste votre élu ou délégué syndical le plus proche, CFE-CGC de préférence puisque particulièrement averti et aguerri à ce genre de situation souvent complexe. Celui-ce se chargera bien entendu d’activer les institutionnels tels que la Médecine du travail et la DIRRECTE et ceci en toute confidentialité.
Rappelons que le témoignage d’une situation de souffrance au travail relève d’une obligation éthique et morale, cela va de soi, mais aussi juridique puisque la non assistance à personne en danger relève du tribunal pénal. Les témoins passifs d’intense souffrance au travail et de burn-out peuvent être lourdement condamnés pour leur silence. Ils ont par ailleurs, en cas de drame, à cohabiter longtemps et douloureusement avec leur conscience mais c’est là un autre débat.
A notre niveau d’élus, il nous est évidemment pénible d’affronter de pareilles situations mais nous ne pourrions évidemment prendre la défense de témoins passifs ayant laissé filer au drame une situation qui, dans l’immense majorité des cas, aurait pu connaitre un dénouement humain et adapté, grâce à la transparence, au dialogue et à la recherche de solutions concertées.
Sur ce site, nous avions évoqué un cas de salariée en grande souffrance, relatant la confession de l’une de ses proches collègues qui avait gardé le silence et qui, honteuse et rongée de remords, lui avait confié “C’est grave. En temps de guerre, on serait des collabos”, avant de s’effondrer en larmes. Et encore s’agissait-il d’une solution humainement difficile mais au dénouement plutôt heureux.
Rappelons, même si nous les connaissons pour la plupart, les principaux marqueurs d’une souffrance au travail qui doit alerter les proches témoins et les inciter à témoigner et donner l’alerte. Les arrêts maladie pour dépression larvée, les larmes, les problèmes d’épuisement moral et psychologique et autres pathologies qui se multiplient, sans parler des troubles du sommeil, maladies de peau, troubles digestifs, maux de dos… Si vous êtes témoin de pressions anormales, de mises à l’écart, de tentatives répétées de déstabilisation ou de manquement au respect… vous devez témoigner urgemment. Ce sont les principaux et les plus récurrents marqueurs d’une souffrance au travail aux conséquences plus ou moins graves et parfois redoutables.
Vous n’avez pas besoin de l’accord du collègue concerné pour témoigner. Vous constatez une souffrance importante autour de vous et par conséquent la mise en danger de l’un de vos collègues, un seul réflexe : contactez-nous (en toute confidentialité) au plus vite. Nous mettrons en œuvre les moyens les mieux adaptés à la situation en fonction de la gravité et de l’urgence perçues. Merci à l’avance pour vos collègues et n’oublions jamais que demain ce pourrait être n’importe lequel d’entre nous.
Un collègue s’est suicidé au travail (un hôpital). J’ai des doutes quant à la responsabilité de sa/ses chefs de service (il travaillait dans deux services) et j’ai fait part de mes doutes à la direction de hôpital. Aucune réponse de leur part.