Adecco cible d’un gigantesque piratage informatique

Dernière minute : après rédaction de cet article nous apprenons qu’une seconde offensive serait actuellement en cours avec des prélèvements frauduleux de 19 et 29 € sur les comptes bancaires des victimes. A confirmer.

Nous n’avons volontairement pas évoqué ce sujet plus tôt de manière à laisser une bonne longueur d’avance aux services de sécurité informatique et de police dans leurs investigations. Question d’éthique et de protection de l’entreprise et des salariés. Adecco vient donc de subir un piratage informatique, à l’évidence le plus important de son histoire. Des milliers, des dizaines de milliers de salariés, sans doute même des centaines de milliers d’intérimaires se sont vu prélever 49,85 euros directement sur leur compte bancaire au profit d’une énigmatique entreprise se prétendant “Solfex Sasu France”. On y croirait presque à ce nom brodé sur mesure avec même le mot “Sasu” évoquant phonétiquement, si on le lit un peu vite, le fameux CESU, chèque emploi universel.

A l’évidence, l’entreprise a subi un piratage des données bancaires d’un très grand nombre de salariés intérimaires et l’on ne connait pas encore les modalités d’indemnisation des victimes de cette arnaque. Bien sûr, les services informatiques sont en alerte et il n’est évidemment pas question, dans l’immédiat, d’accabler qui que ce soit. Toutes les grandes entreprises, administrations, écoles, instituts et même ministères font régulièrement l’objet d’attaques plus ou moins sévères. En ce qui concerne le groupe, souvenons-nous de l’énorme escroquerie dite ransonware subie par notre filiale AKKA peu de temps après son rachat. Lire à ce sujet notre article “AKKA hacké” du 25 mai dernier. Adecco a mis en œuvre un certain nombre de moyens dont une ligne téléphonique dédiée avec numéro gratuit – il ne manquerait plus que ça ! – pour répondre aux questions des victimes de cette énorme filouterie A ce jour, il est constaté que les salariés permanents n’auraient pas eu à subir de prélèvements abusifs. A confirmer toutefois par l’avancée des recherches en cours.

L’enquête interne concernant la protection des données et les éventuelles failles dans leur système de protection interroge quand même. Il nous est imposé en continu de modifier nos mots de passe, de les complexifier, de faire valider nos connexions par SMS émanant de Microsoft … mais plus nous sécurisons plus l’insécurité grandit. Bienvenue dans le monde du tout digital et par conséquent du tout piratable !

Se pose quand même la question ou plutôt les questions du niveau de notre sécurité informatique. A force de restructurer et de réduire les coûts dans tous les services, la direction n’a-t-elle finalement pas affaibli aussi la direction des services informatiques ? Ceux-ci ont-il subi une récente réorganisation ? Une baisse d’effectifs ? De nouvelles externalisations ? A l’étranger ? Un changement de process au nom de la productivité ? Ne sachant pas, nous n’incriminons pas mais nous interrogeons et nous poserons factuellement toutes les questions que nous jugerons pertinentes. Une enquête sérieuse ne pourra esquiver ces questions, leurs réponses fussent-elles embarrassantes.