La confédération nationale CFE-CGC s’émeut des résultats, ou plutôt de leur absence, des dernières négociations annuelles obligatoires…

Les pseudo-négociations annuelles obligatoires (NAO) se sont achevées sur une fin de non-recevoir de la direction d’Adecco France. Malgré le combat et les initiatives de la CFE-CGC. Explication en 5 points.

QUELLES SONT LES AUGMENTATIONS DE SALAIRE ACCORDÉES ?

Une modeste augmentation collective à hauteur de 2,5 % pour les non-cadres et strictement rien pour les cadres, qui subiront ainsi en 2023 leur quatorzième année de gel des salaires fixes. « À l’érosion continue de leurs rémunérations depuis si longtemps s’ajoutera donc un effondrement de leur pouvoir d’achat miné par un niveau d’inflation inédit depuis une trentaine d’années », commente Arnaud de Brienne, délégué syndical central adjoint de la CFE-CGC chez Adecco.

Y A-T-IL DES AUGMENTATIONS DE SALAIRE INDIVIDUELLES ?

En plus des 2,5 % collectives, une enveloppe de 0,87 % d’augmentations individuelles est actée pour les non-cadres. Elle est de 3,8 % en individuel pour les cadres, ce que Fanny Carayon, déléguée syndicale centrale de la CFE-CGC Adecco depuis fin 2019, dénonce comme un fonctionnement opaque : « Ces revalorisations individuelles seront accordées au mérite, en théorie. Mais tiendront-elles vraiment compte de la pénibilité psychologique, des années d’études, des responsabilités, du pourcentage d’atteinte des objectifs ? Les directeurs de zone vont recevoir une enveloppe mais il n’y a aucune transparence, alors que la seule chose vraiment prouvable dans une entreprise est une augmentation générale. »

QUEL EST LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE D’ADECCO FRANCE ?

L’entreprise de travail temporaire ne justifie d’aucune difficulté économique pour défendre sa pingrerie. Les récentes acquisitions du groupe en pleine croissance externe et les rachats massifs d’actions prouvent au contraire une santé financière florissante. Quant à ses principaux concurrents en France, Randstad appliquera une augmentation générale des fixes à hauteur de 4 %, sans commune mesure avec l’inflation réelle mais qui a au moins le mérite d’amortir en partie la perte de pouvoir d’achat de ses salariés. Quant à Manpower, les négociations salariales se poursuivent.

QUELLE A ÉTÉ L’ACTION DE LA CFE-CGC ?

Face à une direction qui « fonctionne à la pression médiatique », dixit Arnaud de Brienne, la CFE-CGC a mis en ligne le 8 novembre, sur la plateforme mesopinions.com, une pétition qui a recueilli 1 300 signataires. À mettre en regard des chiffres de l’entité Adecco France : 3 896 salariés à fin décembre 2021 dont 1 507 cadres. La section CFE-CGC a fait paraître des articles sur Internet et prévoit de diffuser, au début de l’année prochaine, un tract dans les agences, en attendant un éventuel appel à la grève. Sachant que la structure d’Adecco – des petits centres de profit avec un cadre mais pas toujours – ne facilite pas la mobilisation.

Y A-T-IL ENCORE DES NÉGOCIATIONS EN COURS ?

À la suite de sa demande de rendez-vous avec le président France d’Adecco, la CFE-CGC a obtenu de sa part une réponse la renvoyant vers la DRH. Autrement dit, une fin de non-recevoir puisque celle-ci n’est nullement décisionnaire. « Nous avons accepté par courtoisie cet entretien qui a eu lieu le lundi 5 décembre tout en sachant qu’il n’en sortirait rien, commente Fanny Carayon. Les faits nous ont malheureusement donné raison comme nous l’avons compris dès les premières secondes de l’entretien… »

Source : site confédéral CFE-CGC

2 Commentaires

  1. Cela reste une honte et la preuve indéniable du mépris de la direction envers ses Cadres !! Une honte que personne n’arrive à croire et pourtant c’est vrai….plus qu’à attendre les budgets qui à n’en pas douter devraient être encore hors sol !
    L herbe est bien plus verte ailleurs ..

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