Un récent article du quotidien Le Monde évoque l’impossible dialogue social chez Akka Technologies, devenu Akkodis en octobre 2022 après son rachat par le groupe Adecco. Un dialogue social à ce point impossible qu’il aura fallu une décision judiciaire pour tenter d’en rétablir les bases et mettre en œuvre les prémices d’un plan de prévention des risques psychosociaux.
Malgré des démarches et procédures répétées, jamais les élus du groupe Akka Technologies n’auront pu obtenir à ce jour une Unité économique et sociale (UES), instance représentant les différentes entités du groupe, et il y avait, selon l’un d’entre eux “(…) une volonté délibérée de l’ancienne direction de ne pas avoir d’instance au niveau du groupe“. Ceci, malgré de multiples relances, requêtes et un certain nombre de démarches judiciaires.
Toujours selon l’article évoqué, citant amplement le délégué syndical FO et sous réserve de plus amples renseignements nécessaires à obtenir et croiser pour une meilleure compréhension de la situation, la direction aurait favorisé le tandem CFDT-CFTC contre l’intersyndicale CFE-CGC-UNSA-FO. Rien de bien nouveau sous le soleil, une direction d’entreprise ou de groupe essaie toujours de s’entourer d’élus souples sinon complaisants et pas trop regardants, ni désintéressés. Il s’en trouve et s’en trouvera malheureusement toujours et partout. De miseria condicionis humanae (De la misère de la condition humaine).
Un tel climat social génère toujours les mêmes effets néfastes et les mêmes risques, une démotivation et une souffrance au travail à divers degrés, du moins élevé au plus dramatique et il aura fallu le suicide d’un salarié d’Ekis (une entité Akkodis), en octobre 2022, pour que le tribunal judiciaire de Nanterre condamne récemment, le 12 avril dernier, Akka High Tech, à adopter un plan de prévention des risques psychosociaux auxquels sont spécifiquement exposés les salariés.
Notons cependant et malgré ce qui précède, les dénégations de la nouvelle direction de l’entreprise qui évoque son souci permanent de la santé physique et mentale de ses salariés et rappelle même qu’un récent baromètre faisait ressortir un niveau de stress inférieur de moitié à la moyenne nationale. A mettre en parallèle avec l’expertise sur les risques psychosociaux menée chez Adecco France et dont les résultats se sont, eux, avérés catastrophiques.
Nous reviendrons dès cette semaine sur cette expertise et sur l’inquiétante augmentation des cas de souffrance au travail observés chez Adecco France.