Selon les données de Prism’Emploi, le marché de l’intérim continue de se tasser avec une baisse de 2,7% du nombre d’équivalents temps plein (ETP) si l’on compare à l’an dernier. Rien d’un effondrement, bien sûr, tout juste un léger ralentissement pour le moment mais qui se traduit quand même par un manque de 20 000 ETP sur le premier trimestre 2023 (sur un total de 740 000).
Curieusement, cependant, les entreprises continuent à embaucher comme si rien n’était et il semble déjà loin le temps où le niveau d’activité de l’intérim faisait office d’indicateur fiable et avancé de la situation économique. En bref, nous avons donc une croissance économique jugée faible et néanmoins des entreprises qui continuent à recruter de façon soutenue et se paient le luxe d’afficher des intentions de recrutement pour 2023 largement aussi ambitieuse que celles de l’année dernière. Une situation jugée plutôt paradoxale.
Pour l’intérim, la situation continue doucement à se dégrader et les chiffres consolidés du mois de mai devraient confirmer une tendance générale baissière pour la profession malgré la résistance modérée (+ 0,4%) de l’industrie qui ne peut évidemment compenser la baisse de tous les autres secteurs d’activité. En tête des régressions, nous trouvons, sans surprise, l’ensemble des domaines directement liés à la consommation des ménages : -8% pour le commerce et -7,2% pour le transport et la logistique. Il s’agit évidemment essentiellement d’un conséquence de la dégringolade accélérée du niveau de vie sous les coups de boutoir conjugués de l’inflation et d’une fiscalité délirante.
Le nombre de CDI Intérimaire stagne
Avec 50 875 ETP en avril 2023, le CDII représente 6,6 % de l’emploi intérimaire, ce qui dénote une stagnation depuis 2021. La mise en œuvre de l’activité partielle en 2020 aurait sauvé ce mode contractuel mais l’on n’observe aucun rebond depuis la fin de la crise dite sanitaire. Le CDII serait-il déjà victime du CDI d’employabilité intégré dans la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 et en expérimentation jusqu’au 31 décembre 2023. A voir dans le temps. Ce dernier contrat réputé plus souple et moins cher pour l’entreprise s’avère aussi (encore) moins protecteur pour les salariés… Doit-on poursuivre inexorablement cette course folle vers toujours davantage de précarité et toujours moins de ressources ? Aux salariés et aux citoyens de voir. Nous sommes là pour eux.