D’un seul coup d’un seul, dans un contexte dans lequel le rapport du Livet A stagne piteusement à 3% d’intérêt tandis que cavale l’inflation et surtout dans celui des augmentations plus que mesurées des salaires, oscillant royalement, dans la plupart des entreprises, entre 0 et 5% pour le plus grand nombre, hormis quelques belles augmentations individuelles au cas par cas, l’inflation continue à rincer un peu plus chaque mois les salariés, les citoyens, la ménagère de plus ou moins cinquante balais et tous les autres.
Au 1er août, les tarifs de l’électricité augmenteront encore de 10%, après la hausse de 15% en mars dernier. Cette énergie de première nécessité et même vitale, dans un monde de plus en plus électrifié, aura donc pris 25% d’augmentation en un semestre et même les plus placides de nos contemporains, ceux qui ont tout accepté sans broncher, se sont soumis à tous les laminages fiscaux avec toujours davantage de docilité et ont souvent regardé de façon un peu hautaine le mouvement populaire des Gilets jaunes, commencent à renâcler sérieusement. Ils se surprennent même à entrevoir dans quel engrenage l’imposition de la voiture électrique risque de les entrainer à relativement court terme… outre le désastre écologique annoncé.
Les plus naïfs d’entre eux vous expliqueront très sérieusement qu’il s’agit de l’une des conséquences regrettables de la guerre entre l’Ukraine et la Russie et qu’il ne nous reste malheureusement d’autre choix que de la déplorer et… de payer. Il n’est pourtant pas bien difficile de se documenter pour comprendre rapidement que ce n’est pas la guerre États-Unis-Ukraine qui justifie cette envolée des prix mais le marché européen de l’électricité qui provoque et provoquera de plus en plus l’explosion du prix de cette énergie essentielle à notre vie quotidienne. Hormis les contraintes et diktats de l’Union européenne, qu’on se le dise, la France produit sans doute l’électricité la moins chère au monde.
Nous avons manifesté à plusieurs reprises notre désaccord sur la politique de télétravail chez Adecco qui exclut toute indemnisation, même partielle, des véritables dépenses et faux-frais qu’occasionne ce mode d’organisation du travail. Le seul poste budgétaire “électricité”, sans parler du gaz, a donc déjà pris 25% en ce milieu d’année mais qui pourrait un instant croire que les choses en resteront là ? Et lorsque l’augmentation s’élèvera à 50, 80, 100% ou davantage, combien devront débourser les salariés télétravailleurs pour simplement effectuer les tâches imparties à leur fonction ? Notamment pour ceux qui, de plus, sont équipés d’un chauffage électrique.
Gouverner c’est anticiper et nous demandons à la direction de l’entreprise de revoir sa décision et d’adopter une position plus en phase avec le réel et l’actualité. Les coûts de l’énergie, de toutes les énergies, s’envolent et ce n’est qu’un début : il nous apparait tout à fait inopportun et même choquant de faire reposer sur les seuls salariés exerçant simplement leur métier les surcoûts liés à ces folies tarifaires. Nous sommes bien entendu prêts à négocier, dans un souci permanent d’équité et de maintien du pouvoir d’achat.