Article relevé sur En contact.com :
Iziwork à court de cash, StaffMe condamné, l’intérim digital en quête de rentabilité
Iziwork (Abeka) l’une des plateformes de mise en relation (travail temporaire) qui intervient en France comme d’autres concurrents de l’intérim digital, tels StaffMe, Staffmatch, Bruce.work, Side etc est en très mauvaise posture financière et a accumulé 16 millions de dettes TVA et Urssaf. Doit assumer le remboursement de son prêt PGE et quelques dettes bancaires pour un total de 10 millions d’euros.
Elle est désormais entrée en phase de conciliation, une procédure amiable de résolution des difficultés financières. Le dossier est suivi de près par l’Etat, via le CIRI.
Déjà lâchée par Prism’Emploi, elle pourrait souffrir d’une autre défection bien plus gravissime: la rupture de la caution* que lui a accordée jusque-là Atradius, qui est encore en vigueur jusque fin Septembre, comme le relate le magazine en ligne l’Informé. L’adossement ou la cession à d’autres acteurs du secteur est envisagée, sans avoir été jusque-là conclue. Un seul partenaire serait encore intéressé par le dossier: Gojob.
L’Etat est la fois créancier pour les dettes évoquées plus haut et plus ou moins “actionnaire” de l’entreprise puisque BPI finance ABEKA, créée par Alexandre Dardy (Polytechnique et Insead) et Mehdi Tahri ( Edhec et Insead), qui a déjà levé plus de 55 millions d’euros depuis sa création et délègue plus de 50 000 intérimaires chaque année. Jointe par nos soins, l’entreprise ne semble pas avoir informé les personnes travaillant à son service client de ces difficultés. L’entreprise indique collaborer avec 300 grands comptes français dont Fnac-Darty, Carrefour, PSA et disposer de 800 000 profils dans ses fichiers.
StaffMe condamnée.
En Janvier de cette année, une autre plateforme digitale qui délègue elle des auto-entrepreneurs, StaffMe, a été condamnée par le Tribunal des Prud’hommes, avec son client, un glacier : à verser 7000 euros à Prism’Emploi, l’association professionnelle des acteurs de l’intérim et à re-qualifier le contrat de l’auto-entrepreneur qu’elle avait délégué chez Our Food Ice. Les deux sociétés StaffMe et son client ont été condamnées en sus pour un total approchant les 30000 euros, avec un paiement solidaire. Un auto-entrepreneur qui n’a durablement qu’un client et reçoit des consignes est un salarié, ont dit les juges dans de nombreuses procédures, récemment.
Qapa, la pépite ? Acquise pour un montant non négligeable par Adecco, Qapa n’a pas non plus fait des miracles au sein du leader mondial du travail temporaire. Stéphanie Delestre, co-fondatrice a quitté l’entreprise comme prévu mais également une partie de l’équipe technique et, si ce n’était le volume d’affaires que lui “sous-traite” en interne son actionnaire, la plateforme ne serait probablement pas à l’équilibre financier. Joint par nos soins, Adecco n’a jamais désiré répondre précisément sur la santé de son acquisition et les nouveaux clients qu’elle séduirait.
Uberisé comme quantité d’autres secteurs, l’intérim digital est confronté à revoir son modèle économique. L’un des professionnels du secteur encore indépendants, explique “ Toutes ces plateformes ont réduit leurs marges et coefficients multiplicateurs mais l’intérim est un métier de services, consommateur d’interactions et très encadré. Les grands groupes ont été séduits par les offres tarifaires, n’ont pas trop regardé le dévoiement que constitue la délégation d’auto-entrepreneurs en lieu et place de salariés. Ils vont être rattrapés par la patrouille… Il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver un intérimaire “
Automatiser et demeurer performant, notamment sur l’expérience clients et collaborateurs.
On en parlera le 13 septembre, lors d’un Business Breakfast organisé à Paris: conquête de nouveaux clients, comment concilier automatisation, personnalisation et performance. Le domaine de l’expérience collaborateurs n’échappe pas à cette contrainte. CM.com et Dataventure, deux spécialistes de ces questions expliqueront ce qui fonctionne le mieux.
Lire ici l’interview d‘Adrien Moreira, co-fondateur de Bruce.work, qui évoque lui également l’impératif de rentabilité, fixé comme l’une des priorités des mois à venir.
Talent Scouting, comment font les leaders: hipto, Teleperformance, Roland-Garros .. avec les hôtes et hôtesses qui y sont déléguées ?
Grands consommateurs et recruteurs de personnel qualifié, les fameuses “premières lignes” du retail, du soin, de l’accueil ou des call-centers consacrent des moyens significatifs au recrutement et à la sélection des collaborateurs. A Athènes, par exemple, une équipe de Talent Scouting est en place et permet à Teleperformance, leader mondial de recruter sur toute l’Europe des collaborateurs polyglottes, dûment sélectionnés sur leurs soft skills (expérience client) et dont les frais de déménagement, installation sont pris en charge ensuite.
La bagarre des talents, une des priorités de la rentrée 2024, et pour les manifestations nombreuses qui s’annoncent en France: la Coupe du Monde de Rugby, Paris2024, et quotidiennement chez les boulangers, dans les boutiques ou les gares SNCF.
- Une agence d’intérim doit obligatoirement disposer d’une caution apportée par un tiers, et correspondant à 8% de son CA annuel. Cette caution a notamment comme vertu et objectifs de permettre un paiement des intérimaires en cas de défaillance de la société d’intérim. La non reconduction de cette caution pourrait donc obérer la garantie d’être payés de leur travail pour les intérimaires ayant collaboré avec Iziwork.
Source : En-contact.com