Selon nous, la question n’est pas de savoir si l’IA supprimera ou non des emplois : la réponse est oui, bien sûr. Elle n’est guère plus de se demander s’il faut la craindre ou non mais plutôt d’anticiper ses avancées inéluctables et de peaufiner ses stratégies de survie professionnelle. En ce sens, l’article emprunté à Culture RH et reproduit ci-dessous évoque un certain nombre de pistes et réflexions qui nous apparaissent plutôt pertinentes mais finalement se résument à davantage de formation et d’agilité numérique (NDLA)
L’IA fait peur aux collaborateurs qui craignent de perdre leur emploi à moyen terme. Est-ce une réalité partagée par l’entreprise ? Et comment les services RH peuvent aider les salariés à évoluer pour ne pas disparaître ?
Le Groupe CEGOS vient de dévoiler les résultats de son baromètre international “Transformations, Compétences et Learning”.
On y apprend que les services RH sont globalement très conscients des risques de l’IA en entreprise. Ils sont en phases avec les salariés français :
- 68% d’entre eux (vs 74% à l’échelle internationale) pensent en effet que les enjeux de transformation actuels (technologiques, climatiques, sociétaux…) vont modifier le contenu de leur travail et 25% (vs 30% au global) craignent même de voir leur métier disparaître.
- Cette appréhension est plus prononcée parmi les ouvriers (39% à l’international et 31% en France).
- Quatre salariés sur dix (28% en France) admettent même se sentir dépassés par la technologie, une tendance en nette augmentation tant au niveau international (+8 points par rapport à 2022) qu’en France (+7 points).
- Ce sentiment est particulièrement marqué dans les entreprises de 50 à 499 collaborateurs (33%) et dans le secteur public (35%).
Les DRH-RRH perçoivent les évolutions technologiques et sociétales comme ayant un impact significatif sur le développement des compétences de leurs employés.
Mais ils estiment, contrairement aux salariés, que seulement 18% des emplois au sein de leur organisation (17% en France) présentent un risque d’obsolescence des compétences dans les trois prochaines années.
Cette confiance peut résulter en partie de la résilience dont ont fait preuve de nombreuses organisations durant la crise sanitaire.
Selon l’enquête, l’IA et l’utilisation des données sont en tête de liste de leurs préoccupations, citées par 48% d’entre eux (33% en France).
Les nouveaux modes de travail sont également évoqués par 40% des répondants (37% en France), bien qu’en légère baisse par rapport à l’année précédente.
Les DRH-RRH français se distinguent en mettant aussi l’accent sur la cybersécurité (40%, voire 44% dans les grandes entreprises) et la transition écologique (38%, contre 27% à l’échelle internationale) en tant que principaux enjeux liés à la transformation des compétences.
La montée en compétence : une solution pour lutter contre l’IA et l’obsolescence de certains métiers ?
Pour répondre aux défis de transformation, les DRH du monde entier envisagent de renforcer les compétences de leurs employés.
Ils prévoient d’accompagner 57% des collaborateurs dans le développement de leurs compétences actuelles, tandis que 56% envisagent de recruter de nouveaux talents. Cette tendance est encore plus marquée dans les grandes entreprises, où 63% prévoient de recruter.
Le renforcement des compétences numériques est jugé crucial par 42% des DRH, suivi des compétences transversales ou “soft skills” à 38%.
En ce qui concerne les “soft skills“, l’agilité et l’adaptabilité sont les plus citées par les DRH (53%, 60% en France), tandis que les employés internationaux souhaiteraient améliorer leur organisation du travail (39%, 43% en France) pour évoluer dans un environnement hybride.
Le développement des compétences en gestion ne semble plus être une priorité internationale (35%, en baisse de 4 points), sauf en France (42%).
Le renforcement des compétences métier arrive en dernier lieu, avec seulement 29% d’adhésion, notamment en France (20%, -9 points).
Enfin, collaborateurs (62%) et DRH-RRH internationaux (63%) considèrent que le développement des compétences est une responsabilité partagée.
Les Français, cependant, sont plus enclins à penser que c’est principalement à l’entreprise (29%, +5 points) de prendre en charge la formation, malgré les dispositifs nationaux d’aide à la formation.
Les employés internationaux sont prêts à s’investir financièrement (59%) et à suivre des formations en dehors des heures de travail (76%). En revanche, les salariés français sont moins enclins à financer leur formation (30%) ou à y consacrer leur temps personnel (57%).
Source : Culture RH
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