Le projet d’un braquage gouvernemental de grande ampleur semble se confirmer : il s’agirait, ni plus ni moins, de détourner respectivement 3 puis 12 milliards d’euros des réserves de l’assurance-retraite complémentaire Agirc-Arrco et de l’Unédic pour financer le gouvernement, ses projets et surtout minimiser ses déficits divers et variés.
Ce détournement de fonds en bande organisée repose sur un raisonnement particulièrement spécieux et, disons-le, carrément malhonnête : L’Unédic et l’Agirc-Arrco pourraient escompter des excédents grâce aux réformes sur les retraites et notamment au recul de l’âge légal de prise de retraite et finalement il serait logique que lesdits excédents soient ponctionnés par l’État. Alors que les sommes dont il est question concernent les réserves acquises par la plus prudente des gestions et ceci bien avant la réforme des retraites dont aucun effet bénéfique ne s’est pour l’instant fait ressentir.
Il s’agirait dans un premier temps de détourner 3 milliards d’euros des caisses de retraite complémentaire du privé pour financer ces réformes et notamment la revalorisation des plus faibles pensions, lesquelles ne pourraient s’élever à moins de 1 200 euros mensuels. Un engagement à 1,7 milliard par an qui serait à ce jour intenable sans taper dans la caisse des organismes de retraite complémentaire. Les efforts de gestion et la prévoyance de ces organismes seraient finalement captés pour compenser l’incurie de l’État et financer ses promesses démagogiques, uniquement destinées à faire accepter le recul de l’âge légal de départ en retraite. Il s’agit, au final, d’une punition pour bonne gestion infligée aux organismes de retraite complémentaire.
Pas plus que le 1% logement, sévèrement pillé depuis trop longtemps, l’Agirc-Arrco ne peut tenir lieu de tirelire pour un gouvernement impécunieux. On se souvient que, sous la présidence de François Mitterrand, le passage de 65 à 60 de l’âge du départ en retraite s’était soldé par une augmentation considérable des cotisations pour les salariés du privé comme pour leurs employeurs. Visiblement l’argent magique n’existait pas encore et le Père Noël devait être inscrit aux abonnés absents.
Un vol de 12 milliards d’euros à l’Unédic pour financer la réforme de France Travail
Il semble loin déjà le temps du “quoiqu’il en coûte” imprudemment promis lors de la crise dite sanitaire et dont l’une des conséquences majeures résulte dans l’envolée de la dette de l’assurance-chômage, une dette qui s’établit aujourd’hui à la bagatelle de 54 milliards d’euros. Le gouvernement prévoit une ponction des récents excédents – à hauteur de 4,5 milliards par an – qui viendra les annihiler et ceci jusqu’en 2026, interdisant, de fait, tout désendettement de l’organisme.
Outre l’inélégance de la méthode qui consiste à camoufler sa mauvaise gestion en piquant dans la poche d’organismes sainement gérés, il semble peu probable qu’elle suffise à assurer le moindre équilibre budgétaire durable. La vérité est forcément ailleurs mais encore faudrait-il oser l’aborder…