La CFE-CGC est partenaire, avec d’autres syndicats, d’une étude sur les jeunes et le dialogue social. Elle montre que les deux univers se rapprochent malgré une quantité d’incompréhensions.

Que pensent les jeunes du syndicalisme ? Comment ceux qui travaillent évaluent-ils les relations avec leurs employeurs ? Dans quelle mesure sont-ils prêts à s’engager ? L’enquête réalisée par OpinionWay pour le compte de l’association Réalités du dialogue social éclaire un pan obscur de la société économique. Un demi-millier de personnes âgées de 18 à 35 ans, dont 71 % en emploi, ont été interrogées du 16 au 18 octobre 2023.

DIALOGUE SOCIAL EN GÉNÉRAL

Premier constat, les perceptions du contexte global sont mitigées. Pour 46 % des répondants, le dialogue social fonctionne bien en France d’une manière générale, mais pour 53 % il fonctionne mal. Dans la ventilation des réponses, les opinions positives augmentent avec la catégorie socio-professionnelle : 59 % des CSP+ (qui représentent la moitié de l’échantillon) trouvent qu’il fonctionne bien ; 60 % des CSP- qu’il fonctionne mal.

DIALOGUE SOCIAL AU TRAVAIL

À l’échelle de l’entreprise, la perception s’améliore. 67 % des sondés qui travaillent trouvent que le dialogue social fonctionne bien dans leur entreprise ou administration, contre 31 % d’avis contraire. Le fait d’avoir une activité professionnelle, sans doute, fait que l’écart de perception se réduit considérablement entre les CSP+ et les CSP-. Ils sont respectivement 71 % et 64 % à trouver que le dialogue social fonctionne sur leur lieu de travail.

RELATIONS AVEC LES EMPLOYEURS

Les choses se corsent quand on demande aux jeunes salariés de qualifier les relations avec leurs employeurs. Les trois premiers adjectifs qu’ils retiennent sur une liste de 8 (4 positifs et 4 négatifs) sont négatifs. Les relations sont qualifiées de « compliquées » (42 %), « distantes » (35 %), « conflictuelles » (27 %). « Constructives » ne recueille que 17 % de réponses, « fluides » 14 %…

PERCEPTION DES SYNDICATS

Les jeunes n’ont pas une perception très claire du rôle des syndicats. À la question « Qui est responsable, selon vous, de la gestion des relations sociales ? », ils ne sont que 10 % à répondre « les syndicats », loin derrière « les patrons/les dirigeants » (33 %), « la DRH » (20 %), « les salariés » (18 %) et « les managers » (18 %). Ce qui n’empêche pas les jeunes de compter sur les syndicats puisqu’ils sont 72 % à être d’accord avec l’affirmation « On a besoin de syndicats dans toutes les entreprises, quelles qu’elles soient ».

PERCEPTION DE L’ENGAGEMENT

70 % des sondés se disent « prêts à s’engager pour une cause, quelle qu’elle soit », mais leur priorité ne va pas spontanément aux syndicats. 40 % de ceux qui se sentent prêts à s’engager pensent que leur engagement aura le plus de poids dans une association, 18 % dans un collectif, seulement 16 % dans une organisation syndicale et 15 % dans une ONG. Un peu paradoxalement, ils sont néanmoins 75 % à être d’accord avec l’affirmation « Quand on est représentant des salariés dans une organisation syndicale ou patronale, on a la possibilité de faire bouger les choses ».

FREINS AU MILITANTISME

Enfin, questionnés sur les raisons qui leur feraient refuser de rejoindre une organisation syndicale, 28 % des jeunes disent qu’ils n’ont pas le temps, un quart d’entre eux qu’ils craignent les conséquences négatives sur leur carrière professionnelle, et 22 % que les syndicats n’offrent pas suffisamment de services concrets.

Source : site confédéral CFE-CGC

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