NAO 2023-2024 : l’heure des cadres a-t-elle sonné ?

Le lundi 20 novembre prochain, vos élus CFE-CGC se réuniront avec les élus d’autres organisations syndicales et des membres des directions des ressources humaines et des relations sociales pour une première réunion des négociations annuelles obligatoires, les fameuses NAO. C’est un moment évidemment toujours attendu mais souvent décevant du dialogue social dans l’entreprise. Décevant car d’année en année, l’entreprise maintient une position périlleuse qui consiste à geler systématiquement les salaires fixes, l’application d’augmentations individuelles demeurant parfaitement opaque et illisibles par vos représentants du personnel.

Ce gel des rémunérations fixes est à ce point reconnu et vécu comme une anomalie qu’il est aujourd’hui pratiquement impossible de recruter de nouveaux collaborateurs permanents sans leur attribuer une rémunération supérieure à celle de collègues en poste depuis de nombreuses années, ce qui revient, convenons-en, à assumer une formidable injustice. Réponse plus ou moins sincèrement décomplexée : “l’entreprise doit se montrer attractive pour réussir à capter de nouveaux talents”. Quelle gifle pour ceux qui depuis des années s’efforcent au quotidien de donner le meilleur d’eux-mêmes afin d’assurer une prestation de qualité et garantir la pérennité de leur agence et par conséquent de l’entreprise ! Se battre à un poste de recrutement, par exemple, depuis 5, 7 ou même 10 années et voir recruter à ses côtés, dans la même agence, un collègue au même poste mais avec 50, 100 ou même 200 euros, parfois plus, dès le premier mois, voilà qui pourrait fâcher les plus placides de nos collègues.

Quant aux cadres ils sont, pour une bonne partie d’entre eux mais pas tous, les mal-aimés de l’entreprise (cf. les dernières NAO, celles de l’année précédentes ou les autres encore) mais cette fois nous affichons un espoir raisonnable de voir évoluer la situation. L’inflation maintenant bien installée a considérablement appauvri l’ensemble de la société et il nous parait aujourd’hui impensable d’imaginer une année supplémentaire de blocage des rémunérations alors même que nous peinons au quotidien sur un marché difficile et à prendre le moindre point de part de marché. Avant la première réunion de ces NAO à venir, nous implorons un sursaut de notre direction qui ne peut ignorer ce que nous mettons en relief à longueur d’année et ici-même aujourd’hui.

Devons-nous pour autant prendre pour argent comptant l’analyse publiée dans Capital “Cette année, les augmentations de salaire, encouragées par l’inflation, ont atteint des niveaux inédits, selon l’enquête annuelle du cabinet de conseil Deloitte. En 2024, elles devraient encore être élevées.” Le ciel entende ce major international du conseil qui signe et persiste : “Pour soutenir le pouvoir d’achat de leurs employés face à l’inflation, les entreprises ont augmenté les salaires de manière inédite en 2023 (…) “Les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise (OETAM) ont notamment enregistré une progression de cette part du budget de 4,6% (soit +1,5 point par rapport à 2022). (…) “Ces chiffres ont été obtenus auprès de 300 entreprises représentatives du tissu économique français. Les non-cadres ont profité des hausses successives du Smic, indexé à l’inflation. Du côté des cadres, l’augmentation est de 4%, avec une progression de 2,1 points par rapport à l’année précédente.“

Rien que des bonnes nouvelles donc, selon les meilleurs experts internationaux et c’est pourquoi nous formulons ce vœu qu’enfin, en 2024, soient reconnus et valorisés à leur juste valeur les cadres de chez Adecco France.