Tous ceux qui s’imaginaient que le détricotage de notre système social en resterait aux ordonnances Macron et aux dizaines de rabotages subis ces dernières années (chômage, retraite, fiscalité…) en seront pour leur frais. Notre inénarrable ministre de l’Économie et romancier à ses heures vient en effet de lâcher du lourd.
Dans une interview accordée au Parisien et mise en ligne samedi 2 décembre, Bruno Le Maire a annoncé vouloir réduire à deux mois le délai pour déposer un recours contre une entreprise en cas de licenciement, dans le cadre de la loi Pacte II. Pour mémoire ce délai est aujourd’hui d’un an et notre ministre envisage donc de le diviser par six. Rien que ça. Il s’agirait, selon lui, d’une mesure de simplification, notamment administrative, pour les entreprises de toutes tailles. Notez qu’on ne voit pas très bien où se situe la simplification administrative dans la réduction d’un délai qui fragilisera encore un peu plus les demandeurs d’emploi. Peut-il imaginer, lui et ses maitres financiers, qu’un salarié venant de perdre son emploi n’ait pas immédiatement l’esprit, le moral et le réflexe de faire valoir ses droits ? Peut-il concevoir qu’après réflexion, échanges ou reprise de ses pleines capacités, un salarié privé d’emploi puisse se raviser et décider de déposer un recours contre un licenciement qu’il estime finalement abusif ou injustifié ?
Cette régression est un coup de plus porté aux demandeurs d’emploi déjà victimes de la réforme de l’assurance-chômage et cet acharnement en dit long sur ce qui attend les salariés, demandeurs d’emploi et retraités au fil des années.
Les seniors aussi trinqueront
Notre ministre et sa camarilla ne semblent pas vouloir s’arrêter en si bon chemin et il est aussi question de s’en prendre aux droits à l’assurance-chômage des seniors. Il a en effet rendu publique son intention de revoir à la baisse la durée de leur indemnisation pour l’aligner le régime général, soit passer de 27 à 18 mois. Rappelons que ce délai dérogatoire actuel en faveur des seniors n’est autre qu’une mesure de bon sens prenant en compte la difficulté des seniors à retrouver un emploi et la discrimination à leur encontre – la plus importante en France – sur le marché du travail.
Pour faire passer la dragée (ou le suppositoire ?) notre ministre-romancier évoque la possibilité d’un contrat à quatre-cinquièmes de temps pour les plus de 55 ans, assorti d’une rémunération à 90% avec cotisation à 100% pour la retraite. Le compte n’y est évidemment pas et c’est de la réduction de 9 mois du délai d’indemnisation qu’il faut avant tout se souvenir.
Mais la vraie question, la question essentielle demeure intacte : jusqu’à quand nos compatriotes continueront-ils d’accepter leur dépouillement ?
De mieux en mieux ..ce gouvernement ne se met pas du tout à la hauteur des problématiques en France. Et Mr Lemaire se lève tous les matins avec une idée nouvelle sensée tout régler !! La blague !!
La méthode médiévale de la saignée,
Le problème est que celle-ci est faite toujours sur le même bras
On peut imaginer dans 2 réformes ce qui va rester des acquis sociaux
À vomir M. Lemaire