Pendant l’hiver, en janvier principalement, certains individus ressentent une déprime passagère. La modification de leur humeur affecte leur quotidien professionnel. Alors, comment s’en débarrasser ? Eclairage de Clémentine Guy, psychologue du travail chez Moodwork.
Rester chez soi sous la couette jusqu’au retour des bourgeons. Ce phénomène, que certains qualifient de « coup de blues hivernal » est appelé « trouble affectif saisonnier » (TAS) dans le jargon médical. Il se manifeste sous forme de « signes dépressifs légers qui se répètent tous les ans à la même période », explique Clémentine Guy, psychologue du travail chez Moodwork. S’il est difficile de quantifier le pourcentage de personnes touchées au sein d’une population par cette déprime passagère, il est aisé d’affirmer que les risques augmentent pendant l’hiver à cause du manque de lumière. L’absence de soleil et les journées plus courtes entraînent, en effet, une baisse de sérotonine et de mélatonine (dites « hormones du bonheur ») qui modifie l’humeur de l’individu pendant une courte durée.
D’après la psychologue, le mois de janvier est particulièrement rude, car « les fêtes de noël viennent de se terminer : certains ont été seuls, d’autres ont vécu des retrouvailles familiales compliquées, tandis que ceux qui ont passé de bons moments avec leurs proches ressentent un contre-coup. Ils n’ont plus rien à attendre de cette période : c’est le creux de l’hiver, le printemps semble encore loin », poursuit-elle.

Marcher une heure par jour

Cet état d’esprit négatif a de nombreuses répercussions sur le corps, ajoute-t-elle, qui peuvent prendre des formes différentes en fonction des individus : fatigue, perte ou prise de poids, problème de concentration, pensées inconfortables ou encore tendance à s’isoler. La personne en proie à ces symptômes va être plus fatiguée, moins motivée. Dans le cadre de son travail, cela va se ressentir dans les interactions « moins nombreuses avec ses collègues », ou encore dans des comportements « plus agressifs, irritables avec son supérieur, souligne la professionnelle de santé. Cela va également affecter la qualité de son travail et l’ambiance générale au sein de l’équipe. Ce n’est souhaitable pour personne. »

Pour y remédier, la personne concernée par ce coup de blues hivernal peut « multiplier les activités susceptibles d’accroître la bonne humeur, car il faut en moyenne trois éléments positifs dans une journée pour lutter contre un élément négatif », indique la psychologue, en recommandant « de braver le froid, de se forcer à sortir, de marcher au moins une heure par jour et d’interagir avec des voisins ou des commerçants. Nous avons tendance à sous-estimer ces petites activités du quotidien, elles sont pourtant très efficaces pour booster le cerveau », affirme Clémentine Guy. Ensuite, il est préférable d’avoir une bonne hygiène de vie : « se coucher tôt, manger sainement, et méditer pour apaiser les pensées ». Et si les symptômes persistent ? « Faire une prise de sang de contrôle et prendre des compléments alimentaires. Pendant l’hiver, on observe souvent des carences en fer ou en vitamines B chez les individus. »

Fédérer les équipes

Côté entreprise, les managers peuvent également prendre le problème à bras le corps en proposant à leurs équipes des contenus préventifs afin de « déculpabiliser les individus légèrement déprimés » et « d’ouvrir le dialogue avec certains d’entre eux en cas de besoin », conseille la psychologue du travail. Mais, également, en organisant des team-building visant à fédérer les collaborateurs : les entreprises peuvent, par exemple, faire le repas de noël en janvier, peu de temps après les fêtes de fin d’année, ou encore organiser des temps informels autour de la galette des rois. En bref, trouver un prétexte de se réunir. »

Il s’agit, enfin, d’être vigilant à ce que cette déprime passagère ne soit pas une dépression plus durable. « Les symptômes sont parfois très ressemblants », alerte Clémentine Guy. Il est possible de faire la différence entre les deux en observant « la fréquence des symptômes, leur intensité et leur durée ». S’ils sont intenses et permanents, alors, « une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est recommandée, car, dans les cas les plus graves, cela peut conduire à de l’absentéisme », prévient la psychologue.

Source : Courrier Cadres

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