L’affaire du budget “activités sociales et culturelles” (ASC) du CSE Ouest prend des proportions tout à fait inhabituelles. Outre le succès inédit de la pétition lancée par les élus de cette instance et le nombre inattendu de commentaires publiés, l’impact nous surprend tous, au point que la direction vient de réagir en postant ce matin aux salariés une note d’explication-justification.

Elle explique, assez correctement semble-t-il, l’historique d’un budget social gonflé par des dévolutions – sorte d’héritages – des précédentes mandatures et la volonté des élus du CSE Ouest d’en faire profiter les salariés. C’est tout à l’honneur des élus de cette instance qui n’ont fait qu’utiliser, au mieux et dans l’intérêt de tous, les fonds dont ils disposaient.

Ce que ne précise hélas pas la note c’est que l’austérité à venir, annoncée clairement par le CSE, ne sera jamais qu’un retour à l’utilisation normale du budget tel qu’attribué par l’entreprise. Tout le monde a aujourd’hui bien en tête le pourcentage de financement des ASC qui demeure, et de loin, le plus faible des trois majors de la profession. Près de 3 fois inférieur (2,75 fois pour être précis) à celui de Manpower et plus de deux fois inférieur (2,25 précisément) à celui de Randstad.

Disons, pour donner un ordre de grandeur, que le budget ASC consommé par le CSE Ouest en 2023, par exemple, a dû ressembler, à peu de choses, à celui de nos deux grands confrères et néanmoins concurrents. Les réserves financières consommées ont permis un instant l’illusion d’un budget à peu près équivalent aux leurs. Mais, comme dans la belle histoire de Cendrillon, le 1er janvier ayant sonné, le carrosse est redevenu citrouille et le CSE Ouest – comme les autres – devra se contenter des ressources de l’année. Et encore n’est-ce pas tout à fait exact puisque le CSE Ouest n’a en réalité pas utilisé en totalité son budget disponible, à 30% près, ce qui est énorme. Pour le dire autrement, la réalité comptable imposera en 2025 une nouvelle diminution de 30% du budget alloué aux avantages et cadeaux du CSE…

Autant la note explicative reçue ce matin par les salariés du périmètre Ouest nous apparaît-elle factuelle, en exprimant plus ou moins ce que nous venons d’évoquer, autant certains propos tenus verbalement ici et là par quelques membres de la direction nous semblent inadmissibles. Tenter de convaincre des collègues qui ne possèdent ni les tenants, ni les aboutissants, qu’ils sont victimes d’un problème de “mauvaise gestion” ou que “les syndicats s’en mettent plein les poches” est particulièrement odieux. Ces deux expressions nous ont été remontées hier.

Pour rappel, les CSE sont soumis à des règles comptables strictes et les comptes validés par un commissaire aux comptes, assermenté par définition. Quant aux élus, ils relèvent tous d’un règlement intérieur à respecter scrupuleusement, sous le contrôle d’un cabinet comptable et du trésorier de l’instance.

10 Commentaires

  1. Ce matin la direction tel HYPNOS en son temps a déployé ses ailes d’explications pour tenter de nous endormir et de renverser les rôles sous entendant que ce sont les élus du CSE OUEST qui ne savent pas gérer leur Budget. C’est tout le contraire les élus du CSE Ouest on fait en sorte d’optimiser les réserves pour que les salariés d’Adecco puisse profiter d’un maximum d’avantages. Malheureusement les réserves ne proviennent pas d’une corne d’abondance.
    La direction reconnait toutefois que grâce aux élus les salariés de la DO Ouest ont bénéficié d’avantages “Particulièrement GÉNÉREUX” et que dorénavant les salariés devront se contenter du budget habituel de la direction (donc bien moins généreux).
    La direction reconnait également que les équipes agences dépenses beaucoup d’énergie à relever chaque jour le “défis” (c’est eux qui le disent) d’attirer de nouveaux intérimaires (malgré le peu d’avantage offert par nos CSE) pour satisfaire nos clients.
    La concurrence tel MOMOS doit bien rire de cette situation, et n’aura aucun mal à mettre en avant sa générosité dans le domaine des ASC, et attirer ainsi les meilleurs intérimaires.
    N’oublions pas qu’HYPNOS n’est qu’un subordonné d’HADES Dieux des Enfers dans lesquels Adecco semble sombrer petit à petit.
    Il est grand temps que les membres de la direction sortent la tête de l’antiquité, et reviennent dans le monde moderne.

  2. La Direction ne pense manifestement pas au bien être de ses salariés et à leurs conditions d’emploi… Il serait pourtant si simple de se mettre autour d’une table et de discuter d’un budget cohérent et qui profiterait à tous les salariés !

  3. Est-ce que vos budgets, bilans sont publics ? si oui communiquer les, ça évitera aux mauvaises langues de raconter des salades. Les pourcentages ne veulent rien dire, les montants sont parlants, en effet, beaucoup de choses sont dites sur les syndicats, leurs mauvaises gestions, leurs déplacements non optimisés … la plus belle réponse serait de monter vos recettes et vos dépenses afin que chacun s’en fasse un avis perso, et non seulement du bruit pour rien …

    • Les bilans des CSE n’ont rien de secret et chacun peut se rapprocher du secrétaire de son CSE. Pour rappel, ils sont soumis à approbation d’un Commissaire au comptes, fonction assermentée et hautement contrôlée. La direction en a connaissance et tout salariés peut avoir les informations.
      Quand à la mauvaise gestion des syndicats, que dire ? Certains élus gèrent mieux que d’autres, c’est vrai mais aucune dérive sérieuse n’est possible avec le suivi permanent par un cabinet-comptable agréé et donc un Commissaire au comptes pour la validation.

      C’est vrai, il y a eu des excès par le passé et nous, CFE-CGC, avons tout fait pour que cela cesse.Et cela n’a pas été simple, croyez-nous… C’est une vieille histoire sur laquelle nous n’avons pas envie de revenir mais les plus curieux trouveront des éléments de réponse sur ce site (rubrique “Cadeaux CE).
      Aujourd’hui, n’en déplaise aux médias toujours friands du sujet, la vraie gabegie, le véritable gaspillage et la pire des gestions seraient plutôt à cherche du côté de l’État. Ne hurlons pas avec les loups et soyons curieux et indépendants.

      • Je suis d’accord avec vous, mais si vos bilans étaient publiés comme toutes les associations, sans faire la démarche de demander à un secrétaire, les mauvaises langues n’auraient plus d’arguments. Je peux donc comprendre, comme vous devriez le comprendre que dans certaines têtes, ce n’est pas clair et que les décisions prises ne le sont pas toujours également. Il faut de la transparence partout et à tous les niveaux.

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