Le Budget Nouveau est arrivé en agence et c’est, cette fois encore, bien plus que la colère, la consternation qui l’emporte sur tout autre sentiment. Pour singer l’avalanche de commentaires convenus accompagnant chaque année l’arrivée du Beaujolais Nouveau, nous constaterons que le Budget Nouveau se présente plutôt long (au moins) en bouche et qu’il présente toutes les caractéristiques d’une infâme piquette à la fois âpre et aigre. Pour minimiser au mieux nos interprétations, nous multiplierons sur ce type de sujet les verbatims retranscrits le plus fidèlement possible.

“La machine à perdre est en marche” nous confie ce Directeur d’agence, ayant adhéré depuis peu à notre organisation. Alors même que sont à peine refroidis les projecteurs et envolés les flonflons du récent Kick-Off où il fut tant promis, le choc est sévère : les taux de progression à réaliser s’envolent alors que la conjoncture obligeait hier, dimanche, il y a quelques heures, le ministre de l’Économie, l’œil en berne, les traits tirés et le visage dilaté, à manger son chapeau et annoncer une réduction de l’objectif de croissance pour 2024. Exercice habituel, classique même, mais significatif d’un timide retour au réel. Concernant la contribution totale, s’agit-il d’une stratégie de la dernière chance destinée à faire craquer les derniers 4% de réfractaires à Pyramide ? Ou, ayant abandonné un tel espoir souhaite-t-elle simplement les sanctionner financièrement ? Généralement, lorsqu’un système de rémunération apparait plutôt favorable, il n’est nul besoin de chantage, ni de la moindre mesure de rétorsion à l’encontre de ses signataires potentiels… On signe sinon dans la joie et l’allégresse, tout au moins sans hésiter.

La direction de l’entreprise perd-elle ses nerfs pour imposer des progressions de plus 100 à 200 % en CT ? De l’ordre de plus 20% en moyenne, mais souvent bien supérieures, pour la MOP et couramment de 150 à 200% (et plus si pas d’affinités…) pour le CD2I et le Perm ! Sur quelles prévisions et indicateurs sérieux peut-elle aujourd’hui formuler pareils objectifs hors-sol et même stratosphériques ? Les pages économiques de Pif Poche ou de Mickey Magazine ?

Telle autre DA, blasée, laisse tomber “de toute façon cette année ce sera encore du fixe”. Bonjour la motivation. Imaginons un instant qu’un tiers ou même un quart des DA et managers soient aujourd’hui persuadés de ne pas percevoir le moindre centime de rémunération variable cette année, comment et au nom de quoi voudrait-on pouvoir s’appuyer sur une motivation des équipes ?

A noter, pour la troisième année, les ambitions modestes de l’entreprise quant au chiffre d’affaires, souvent évaluées entre 0 et 10% mais, le plus souvent, selon nos sources, entre 2 et 3%. Il s’agit selon nous d’un leurre destiné à afficher la prise en compte de la conjoncture économique présente et prévisible mais l’illusion s’estompe dès la deuxième ligne avec des croissances à deux et même trois chiffres pour la rentabilité. “Il faut aller chercher de la valeur” nous serine-t-on en boucle. Croit-on sérieusement qu’il sera durablement possible de réaliser des rentabilités à +30%, par exemple en MOP et +100% en CT avec des croissances de chiffres d’affaires d’un, deux ou trois pourcents ? CD2I et Perm ne vont pas suffire longtemps, c’est une certitude.

Quant aux OSI, ils semblent cette année plus exigeants encore, un peu comme s’il s’agissait de contrebalancer le geste de la direction assurant un budget-cible MOP à 100%, quel que soit le niveau d’atteinte réelle au plan national (cf. notre article Rémunération variable : une victoire pour la CFE-CGC Adecco). La main gauche reprend-elle en catimini ce qu’a mollement attribué la main droite ou l’inverse ?

Nous suivrons évidemment pas à pas l’évolution de la situation et notamment le niveau d’atteinte des objectifs tout au long de l’année car il en va de la rémunération. En attendant, n’oubliez pas de souscrire ou de renouveler votre assurance-emploi en adhérant à la CFE-CGC Adecco.

15 Commentaires

  1. Et tant pis pour les non signataires pyramide ..si ça ce n’est pas de l’injustice ! Une fois de plus, la Direction de l’Entreprise exprime au travers se ces budgets, le peu de considération qu’elle a vraiment de ses collaborateurs ! Une honte. Tout cela est épuisant

  2. Et quand tu entends en call qu’on te dit que la MOP n’est pas smart que les tx de marge brute sont démesurés de la part de ton DZ, C’est MOTIVANTTTTTTTTT

  3. Cette fois ciao les amis j’ai ma dose. A un de ces jours à la concurrence ou ailleurs. Objectif à fin juin je suis barré. Merci pour tout

  4. Dès mon EA et la fixation de mon OSI j’ai su que c’était une année sans variable.
    D’années en années la société me conforte dans mon choix de ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier

  5. Pris au piege !
    Divorcé, avec une garde alterné, je ne peux pas bouger trop loin. Mes credits à payer. Ma clause de non concurence ne sera pas levé. Je suis condamné pour encore quelques années a travailler chez Adecco. Ce n’est plus un choix.
    Mon salaire n’évolu plus, en 2023 je n’est touché que mes OSI car mes objectifs étaient inateignable. Je ne suis pas parti en vacances j’ai pris l’inflation en pleine poire car biensûr je n’ai non plus été augmenté. 2024 sera pour moi une année bis avec une fois encore des objectifs démesuré. Pyramide était un piege, je suis tombé dedans.

  6. J’ai également su quand j’ai vu mon OSI démesuré et mes objectifs annuels que je n’aurai pas de variable.
    Mes collègues recruteurs et moi parlons de la rémunération tous les jours. Etant étranglés par les charges et liés par la clause, écoeurés par nos 5%, ne pouvant pas démissionner pour de vrai, nous avons TOUS démissionnés dans nos “cœurs”.
    Nous assurons désormais le minimum.

  7. Pour ceux qui sont «piégé». Il reste une solution: faites en sorte que votre agence ferme ses portes. Si Adecco disparait, il vous reste plus de 1000 enseignes d interim.

    • Hélas faire couler mon agence aurait pour conséquence de mettre au chômage mon équipe, l’herbe est elle vraiment plus verte ailleurs ? pas si sûr au vu du préavis de grêve de Manpower… Et puis en plus ce n’est pas trop dans mon ADN de faire ça. Je sais qu’il n’y a pas si longtemps plusieurs agences du Sud et l’Est de la France se sont retrouvé à zéro permanent, les agences existent toujours avec de nouveaux permanents qui ont repris l’agence, ça n’a pas fait disparaître Adecco, par contre les PDM ont forcément fondu, mais la aussi notre direction connait le problème mais visiblement ne prend pas les bonnes mesures pour enrayer le phénomène…

      • Il y a presque deux une agence dans la région Nantaise à perdu 6 de ses collaborateurs. Gros planning, ambiance géniale. Le Dz a tout cassé. Résultat planning divisé par 5, personne la plus ancienne n’ayant pas un an d’ancienneté. Les intérimaires qui n’ont plus de repères et clients insatisfaits. Bref les autres enseignes ne les considèrent même plus comme des concurrents. Alors dans ce cas l’agence existe toujours mais sans âme.

        • Oui sa fait mal de voir nos agences partir ainsi, dans ma zone c’est pareil le DZ a foutu le bordel résultat un Turn over de dingue avec beaucoup d’anciens de parti à la concurrence bien sûr, des agences détruites qui “survivent” et qui retiennent comme elles peuvent les plannings… Quel gachis

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