Il y aurait en France plus de 2 millions de personnes en burn-out. Si on parle aujourd’hui davantage de l’épuisement professionnel, les signes qui devraient tous nous alerter sont encore trop souvent méconnus ou minimisés. Isabelle Pailleau, psychologue clinicienne du travail, fondatrice et dirigeante de « La Fabrique à bonheurs », nous explique comment agir en prévention individuellement, mais aussi collectivement, car nous avons tous un rôle à jouer.

Le burn-out ? « C’est le bout de l’épuisement professionnel, une fatigue psychique et physique tellement importante que l’on ne peut plus travailler », explique Isabelle Pailleau. Les causes d’un burn-out sont généralement multifactorielles et c’est un engrenage progressif. « Les gens qui font un burn-out sont souvent les plus impliqués dans le travail, précise-t-elle dans ce nouvel épisode du podcast « Good Job » (à écouter ci-dessous). Ce sont les bons élèves. Ils ne prennent pas la mesure que ce qu’on leur demande est impossible, ils ne prennent pas suffisamment soin d’eux, tout leur espace mental est occupé par leur travail, jusqu’à ce qu’ils s’écroulent. »

Quels signes doivent nous alerter pour nous-mêmes et pour les autres ? « Il y a de petits signaux auxquels on ne fait pas attention : on est malade régulièrement, on ressent une insatisfaction chronique, des troubles de l’humeur, on pleure sans comprendre pourquoi… C’est la récurrence et la durée des signaux qui doivent alerter. », insiste-t-elle. L’écueil à éviter ? Banaliser ces signaux, voire les mettre de côté en étant dans le déni : « Certains se sentent très fatigués, mais rationnalisent, il y a toujours une explication, une bonne raison. »

Vous entendrez aussi dans cet épisode 19 de Good Job le témoignage de Conrad, un trentenaire qui a fait un burn-out, et un extrait du livre de Marie Pezé Je suis debout bien que blessée (Josette Lyon) dédié à l’importance de la reconnaissance au travail. Pour Isabelle Pailleau, « c’est une question centrale. Si je n’ai pas de retour sur mon travail, si je suis invisibilisé, c’est une vraie souffrance. Sans reconnaissance, je ne sais pas si mon travail sert à quelque chose. »

Le collectif, un rempart au burn-out ? « Oui, c’est même le premier rempart, estime-t-elle. Il faut être des sentinelles les uns pour les autres. On doit pouvoir s’inquiéter pour l’autre. » Quel rôle pour les entreprises ? Isabelle Pailleau insiste sur la nécessité de poser un cadre, mais aussi d’apporter du sens. Quid du manager ? « Déjà le manager doit prévenir son propre burn-out, et faire attention à lui ! », rappelle-t-elle. Pour prévenir le burn-out, qu’est-ce que l’on peut faire aussi à l’échelle individuelle ? « La première chose est de revoir ses croyances sur le travail, et ensuite être capable de se fixer des limites », souligne-t-elle. Isabelle Pailleau partage enfin des conseils pour prévenir les rechutes et répond à la question posée par Maxime Ruszniewski qui était venu nous parler de sexisme au travail dans l’épisode #18 de Good Job.

Source : Courrier Cadres

1 COMMENTAIRE

  1. Je suis bien d’accord avec vous. Chez Adecco c’est même devenu un phénomène banal si vous n’êtes pas sollicité pour nous aider

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici