L’article suivant, emprunté à Capital.fr, expose une méthode infaillible pour escamoter la réalité du chômage de masse : il faut et il suffit de modifier constamment, en les durcissant, les paramètres de prise en compte des demandeurs d’emploi. C’est le traitement statistique du chômage qui voudrait accréditer cette illusion que moins ils seraient nombreux à bénéficier de l’assurance-chômage, plus le chômage baisserait. Cette grossière illusion d’optique peine néanmoins à dissimuler une réalité beaucoup moins flatteuse… (NDLR)
Gabriel Attal vient de confirmer son projet de nouvelle réforme de l’assurance chômage, sur BFMTV. Et le Premier ministre en a profité pour dévoiler la mesure qui avait sa préférence pour durcir une nouvelle fois les règles d’indemnisation.
Ce n’est plus une surprise. Invité sur BFMTV ce jeudi 18 avril, Gabriel Attal est revenu sur sa volonté de mener une nouvelle réforme des règles d’indemnisation chômage. Souhait dont il a fait part à plusieurs reprises ces derniers mois, et notamment lors du JT de 20 heures de TF1, le 27 mars dernier. «Ma priorité, c’est de faire en sorte qu’il y ait plus de Français qui travaillent», a réaffirmé le Premier ministre, ce jeudi. Une négociation avec les partenaires sociaux sera lancée «dans les prochaines semaines», dans le but d’aboutir à une nouvelle réforme de l’assurance chômage d’ici l’automne prochain.
Comme le locataire de Matignon l’a rappelé dans l’émission «Face à BFM», il y a «trois leviers» qui pourraient être activés pour durcir les règles : une réduction de la durée d’indemnisation (actuellement de 18 mois au maximum pour les demandeurs d’emploi de moins de 53 ans, suite à la précédente réforme du 1er février 2023 ayant conduit à une réduction de 25%), un durcissement des conditions d’ouverture d’un nouveau droit au chômage (avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois) ou une baisse du montant de l’allocation versée.
Vers des conditions durcies pour ouvrir un nouveau droit au chômage
Et Gabriel Attal en a dit davantage sur la piste qui a ses faveurs. Ce qui «importe» au chef du gouvernement, ce n’est pas forcément de «faire bouger les règles pour celui qui a travaillé toute sa vie et qui se retrouve avec un licenciement économique (…), qui veut pouvoir compter sur l’assurance chômage pour ensuite pouvoir trouver un emploi». En revanche, il souhaite s’attaquer à des «situations où on voit qu’il y a un système qui s’est organisé pour des multiplications de petits contrats courts entre lesquels on bénéficie du chômage».
Une volonté qui «oriente plutôt» vers un travail sur les «conditions d’affiliation» à l’assurance chômage, a donc précisé le Premier ministre. Un durcissement de ce paramètre pourrait prendre deux formes : soit il sera demandé aux demandeurs d’emploi d’avoir travaillé davantage pour toucher le chômage (plus de 6 mois), soit l’exigence des 6 mois de travail sera appréciée sur une période moins longue (moins de 24 mois). Si Gabriel Attal a clairement affiché sa préférence pour un durcissement des conditions d’ouverture d’un nouveau droit, «les trois possibilités sont ouvertes», a-t-il néanmoins souligné.
Source : Capital