Non, il n’y a pas de faute de frappe, pas plus que le rédacteur n’a abusé de jaja, d’absinthe ou tiré sur le chichon : le néologisme tracances, hybridant travail et vacances, désigne une tendance qui fait son chemin dans les milieux RH et chez les cadres. C’est un mode d’activité mélangeant travail et lieu de vacances, sans qu’il soit pour autant question de travailler pendant ses congés, même si le mélange des genres menace au tournant ce mode d’organisation.

Le concept nous vient tout droit d’outre-Atlantique, pour changer un peu, tout particulièrement du Canada et fait de plus en plus d’émules en France. Il s’agit, sans empiéter sur ses vacances aussi légitimes que légales, de choisir de pratiquer son activité professionnelle sur des lieux habituellement dédiés aux vacances, soit en amont de ses propres congés, soit après, soit encore à n’importe quel période de l’année. Concrètement, il peut s’agir d’arriver ou rester à la mer, la montagne ou la campagne une ou deux semaines avant ou après ses congés, par exemple. Il suffit d’être doté d’une bonne connexion internet, d’un réseau téléphonique correct et… d’une volonté à toute épreuve.

Les tracances sont à l’évidence l’enfant naturel du télétravail, lui-même popularisé par la crise sanitaire, même si le concept lui préexistait. Le concept concerne aujourd’hui essentiellement les cadres à l’activité cent pour cent ou presque “télétravaillable” mais rencontre un certain nombre d’oppositions soulignant, à juste titre sans doute, les risques de brouillage et de mélange des genres. Le risque notamment de n’être pas tout à fait au travail et donc productif s’ajoutant à celui de travailler, même un peu, durant ses congés légaux. La frontière serait donc moins marquée entre l’activité professionnelle et de véritables vacances. La logique et la législation décident en effet que soit le salarié travaille, soit il est en vacances. Certes, mais il peut aujourd’hui travailler, sérieusement et à temps plein, de presque n’importe où !

Question de réglages sans doute car, compte tenu de la digitalisation d’une partie croissante de l’activité professionnelle, il semble douteux que cette nouvelle forme d’organisation ne soit pas promise à un bel avenir.

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