S’il est un record de ces 7 dernières années que personne ne pourra contester, c’est bien celui de l’évolution foudroyante du nombre de “bénéficiaires” du salaire minimum, alias les smicards en langage courant. Au premier janvier 2023, ce sont 17,1% des salariés qui étaient rémunérés au minimum légal, soit 3,1 millions d’individus.

On notera aussi une sur-représentation des femmes à hauteur de 58%, alors même qu’elles ne constituent que bien moins de la moitié du nombre total de salariés.

Depuis sept années donc, nous assistons à une augmentation continue du nombre de salariés rémunérés au strict minimum puisqu’ils étaient dénombrés à hauteur de 12% en 2021, puis 14,5% en 2022 et 17,3% en 2023. Pas bien difficile d’imaginer que nous passerons probablement le seuil symbolique des 20% dans les années à venir. Mais d’ores et déjà, les 17,3% constituent un record inégalé depuis 2005.

Le 14 juin dernier, dans notre article “Au secours… au secours ! Le Smic nous rattrape…“, nous évoquions en creux l’une des causes principales de cette smicarisation progressive du salariat : les hausses et revalorisations successives du Smic vs des salaires insuffisamment indexés à l’inflation ou carrément fossilisés, comme chez Adecco. A relire dans l’article mentionné l’incidence des six augmentations du salaire minimum depuis 2021.

La smicarisation tantôt rampante, tantôt galopante du salariat reste l’un des indicateurs majeurs de la paupérisation des salariés mais non le seul, bien entendu. Que dire en effet de l’envolée du nombre des auto-entrepreneurs, souvent bien malgré eux, par définition privés de tout salaire. Leur nombre est passé de 500 000 en 2017 à 1,2 million en 2023, soit près de deux fois et demi en six petites années. Si l’on précise que le revenu moyen officiel de ces auto-entrepreneurs s’évalue officiellement à 620 euros par mois, le bénéficiaire du Smic fait aujourd’hui figure de nanti. Morale de l’histoire : on est toujours le nanti de quelqu’un !

Une fois sorti de l’hypnose collective soigneusement entretenue par les médias subventionnés lors des périodes électorales, le bilan social de ces dernières années apparait tel qu’en lui-même, dans toute sa hideur et sa crudité et encore ne s’agit-il là que de l’un des nombreux indicateurs officiels dont nous disposons. (A suivre)

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