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Article paru le 27 novembre 2023
Le dialogue social dans l’entreprise recouvre l’ensemble des relations codifiées et structurées qui régissent les négociations, consultations et échanges entre la direction de l’entreprise et les représentants des salariés. S’y abordent donc dans une relation bipartite l’ensemble des grands sujets du monde du travail et de l’entreprise : salaires, sécurité, santé, handicap, formation, égalité hommes/femmes, temps de travail, équilibre vie professionnelle-vie personnelle…
Autant dire et souligner l’importance de cet ensemble d’échanges s’inscrivant dans une dialectique subtile destinée à rapprocher les positions des deux parties en vue d’aboutir, chaque fois que possible, à des accords validés à la majorité et parfois à l’unanimité sinon à des consensus. Dialectique il doit y avoir entre l’employeur taraudé par le tandem profits-diminution des coûts et les représentants des salariés aspirant à bénéficier d’un juste partage des profits de l’entreprise, pour résumer. Pour faire plus simple encore voire simpliste, mais à visée pédagogique, disons que les salariés en voudraient toujours davantage et que l’entreprise tenterait d’en concéder le moins possible. Or, première ombre au tableau, dans la majorité des entreprises seule une minorité de représentants du personnel s’inscrivent réellement dans une démarche dialectique active de suggestions, revendications, propositions et si nécessaire d’opposition et de procédures, une majorité se contentant du déroulement passif des mandatures et de leurs avantages induits, dans une posture de soumission frileuse. Quant aux accords, une organisation syndicale sérieuse (et intègre) n’appose, en principe, qu’avec parcimonie et sélectivité sa signature en bas de quelques accords rigoureusement analysés et après débats, amendements et autant de révisions que nécessaires.
Une organisation syndicale qui braderait sa signature à tout-va et sans la moindre confrontation deviendrait de facto éminemment suspecte d’incompétence dans l’hypothèse la plus favorable et de compromission ou corruption pour la plus pernicieuse
Le dialogue social en berne chez Adecco
Aujourd’hui, pour les élus probes, force est de constater la panne du dialogue social chez Adecco, un dialogue pour lequel, ici ou ailleurs, il conviendrait de se compter au moins deux. Nous en sommes même revenus, selon nous, aux heures les plus sombres de cette mandature comme des précédentes et la situation nous rappelle étrangement cette journée où des délégations de l’ensemble des organisations syndicales présentes dans l’entreprise s’en étaient allées au siège de La Défense rencontrer notre PDG pour lui exposer une situation devenue intenable. Précisons, par souci d’équité, qu’il s’agissait d’un autre tenant du titre.
Le dialogue est à ce jour rompu avec une direction des Relations sociales que l’absence d’autonomie dans les décisions accule à des comportements agressifs, des emportements soudains ou, à l’inverse, à un désintérêt ostentatoirement affiché, des propos acerbes et souvent dévalorisants. “Vous n’avez pas compris”, “On a déjà répondu souvent à cette question”, “Ça n’a rien à voir” font partie de notre quotidien, assortis de coupures de parole incessantes, d’éclats de voix et d’un non-verbal pour le moins évocateur. Les pressions se multiplient contre notre organisation tout particulièrement, à laquelle il est essentiellement reproché de défendre bec et ongles les cadres de l’entreprise, sans compromission ni renoncements. On ne vous fait pas de dessin à vous qui parcourez notre site depuis plus ou moins longtemps. Voici une vingtaine d’année que nous œuvrons dans l’intérêt des cadres de l’entreprise et, indirectement, des non cadres et nous n’entendons pas le moins du monde renoncer à nos engagements.
Pour conclure, il urge de revenir dans les meilleurs délais à un dialogue social digne de ce nom, apaisé, le meilleur gage de stabilité sociale mais aussi – cela peut intéresser le Codir – d’amélioration des performances, des résultats opérationnels et de la croissance.