Cela fait bien longtemps que nous collections et croisions les informations mais il ne nous apparaissait pas nécessaire, jusqu’à ce jour, d’inquiéter inutilement et trop à l’avance nos collègues de Middle-Office et aussi de risquer de leur délivrer des indications alarmistes et potentiellement inexactes.
Aujourd’hui, la rumeur court si vite qu’il ne nous est plus possible d’éviter le sujet d’une possible sinon prochaine délocalisation de tout ou partie, dans un premier temps, de l’activité de cette entité-support. Depuis le mois de juin, une expérimentation est en cours avec le Maroc. Le groupe qui avait annoncé dans son plan Grow Together une volonté de réduire les coûts de 150 millions d’euros a revu sa copie et exige maintenant 200 millions… Qui pourrait un instant croire que pareil objectif pourrait être atteint sans toucher aux hommes, aux structures et en conservant l’ensemble de nos activités sur le territoire national ? Avant de répondre à cette question, ayons en mémoire que le salaire minimum marocain s’”élève” à 255 euros nets par mois. Avec un salaire moyen national à 347 €.
Les très nombreux collègues qui nous suivent et nous lisent régulièrement savent que, sans pour autant recourir à une quelconque boule de cristal ou à l’interprétation du marc de café, nous avons presque toujours annoncé, parfois plusieurs années à l’avance, les évolutions et réorganisations de l’entreprise. En tapant simplement “Maroc” dans la barre de recherche de ce site – vous pouvez faire l’expérience-, nous tombons sur l’article “Où vont les Centres de services ?” dans lequel nous pouvons lire “Il y a peu, un cadre d’un Centre de services Adecco nous confiait : “De toute façon on le sait, la prochaine étape, c’est le Maroc ou la Tunisie“. Nous n’en savons rien mais ne nous leurrons pas, aujourd’hui, les métiers d’une plateforme, d’un centre de services ou d’appels, ce sont avant tout des connexions informatiques et téléphoniques qui peuvent être établies à partir de n’importe quel endroit du monde. Se connecter de Paris, Lyon, Fès, Rabbat, Marrakech, Tunis ou Hammamet, ne fait aucune différence pour le client final, compte tenu de la qualité des réseaux et une fois levée la barrière linguistique. Une entreprise peu soucieuse de la ressource humaine et strictement centrée sur le profit a vite fait de choisir des contrées à faibles coûts salariaux.”
Petite précision, l’article en question est daté du… 22 mai 2019, soit il y près de 4 ans et demi ! Si ce n’est pas de la prévision, nous n’y connaissons rien. Aucun don de voyance dans cette affaire mais la simple logique qui consiste à constater que l’entreprise recherche indéfiniment toujours davantage de profits quel que soit l’état du marché, la concurrence ou les besoins réels de l’économie. Lorsque le marché ne croît plus ou même régresse, on dépèce l’entreprise par pans entiers : on sous-traite, on délocalise, on externalise, on réduit les salaires, la masse salariale, les effectifs, on précarise, on rabote les avantages prétendument acquis, on mutualise, on réduit les locaux, etc. C’est la loi régulièrement évoquée sur ce site du “toujours plus, toujours moins”, c’est-à-dire dégager toujours plus de profits avec toujours moins de moyens.
Sans préjuger des décisions à venir, l’entreprise teste donc en ce moment-même des solutions de délocalisation de notre entité-support, le Middle-Office. Ajoutons, sans surprise, que le test en cours avec le Maroc a été initié sans la moindre information des instances représentatives du personnel et par conséquent en toute illégalité. Que notre direction ait voulu dissimuler l’expérience afin d’éviter une prise de conscience des salariés, nous pourrions à la limite le comprendre intellectuellement mais la loi demeure la loi.
Nous restons bien entendu mobilisés et ne manquerons pas de communiquer au fur et à mesure des informations dont nous disposerons. Comme d’habitude. Nous reviendrons aussi sur l’impact social évident (même s’il sera nié ou minimisé) et sur l’ensemble des inconvénients et écueils d’une pareille stratégie, notamment en termes de relation avec la clientèle, de dysfonctionnements, de non-qualité possible, d’incompréhensions prévisibles.
N’empêche qu’on a bien été enfumé sur cette stratégie, j’ai rien vu venir